Varanasi, une ambiance particulière 1/2
Nous avons à peine poser le pied sur le quai que j’aperçois un homme courir sur le quai puis ralentir à 2 mètres de nous. Il nous aborde de manière amicale, c’est un chauffeur de rickshaw. Il nous suit jusqu’au bureau des résas, malgré notre refus pour ses services. Quand nous réservons nos billets de train pour notre prochaine destination au bureau pour touristes, nous expliquons notre situation à la dame : nous arrivons dans cette ville sans avoir réservé d’hébergements. Elle fait signe à un officier, un policier touristique. Heureusement, il sera très serviable et appellera la guesthouse de notre choix pour qu’ils viennent nous chercher.
Pour rejoindre la guesthouse, il faudra finir notre chemin à pieds, les rues étant trop étroites pour que voitures ou rickshaws puissent y passer. Notre premier contact avec le chowk : ruelles étroites, jonchées de détritus et de bouses de vaches, des odeurs parfois agréables mais souvent nauséabondes (d’urines notamment), et des motos et vélos qui déboulent à toute vitesse, sans oublier les vaches qui sont chez elles. Bien contents d’avoir nos chaussures de randos aux pieds pour éviter tous ces obstacles.
Nous choisissons une chambre avec vue sur les ghâts, à prix négociés par Vincent.
Il n’y a pas de papier toilette, de serviettes de bain, ni de draps (juste un draps housse). C’est assez sommaire, mais ce sera monnaie courante en Inde. Nous savions qu’il fallait faire des provisions de PQ avant de venir !
Bizarrement le deuxième jour ils viennent pour voir si l’eau chaude coule (ici ça fonctionne au solaire). Il n’y en avait pas depuis le début et après leur passage nous en auront ponctuellement. Mais le plus bizarre vient ensuite, quand ils refrappent à la porte dans la soirée. Ils démontent une des prises de la chambre, celle reliée au disjoncteur, et nous disent que maintenant nous auront l’électricité en continue, ce qui n’était absolument pas le cas jusque là. Et le pire c’est que ce fut vrai… bref ! de services en tentatives d’arnaques, notre image de l’hôtel va peu à peu se dégrader.
L’expérience de cette guesthouse nous laissera un goût un peu amer. On a vraiment l’impression qu’ici c’est une mafia pour les touristes !
Vue de notre chambre, de jour et de nuit.
Ici la plupart des maisons/immeubles ont un toit terrasse, avec en général une belle vue sur le Gange, souvent un restaurant et parfois des visiteurs hors du commun : des singes ! Nous les apercevons tous les matins sur le toit voisin, il se prélasse au soleil, jouent sur l’étendeur à linge, grignotent les restes ou se calinent entre bébé et maman. Un spectacle rigolo qui nous plait bien.
Les ghâts ce sont une sorte d’esplanade avec des marches sur les bords du Gange, ce fleuve sacré pour les hindous.
Ils viennent y faire leurs ablutions au soleil levant, se laver, se purifier l’âme. Varanasi ou Bénares est le plus grand lieu sacré de l’hindouisme, comme le Vatican pour les catholiques. C’est une ville de pèlerinage (3 à 4 millions chaque année, soit plus de 60 000/jour). Les eaux du fleuve étant sensé laver de tous les pêchers accumulés au cours des vies passées.
Ils sont assez tolérants car des centaines de touristes viennent faire un tour en barque à ce moment là pour assister « au spectacle ». Mais en fait c’est un peu comme si on venait dans leur salle de bain. Certains ghâts sont réservés aux femmes, mais la plupart sont mixtes.
Nous avons fait le tour en barque le matin pour le lever du soleil, c’est assez calme et en même temps plein d’animations sur le fleuve et sur les ghâts, c’est un moment unique.
Sur la barque on est au calme et on profite de l’instant, en observant l’agitation de loin.
Au sud, les ghâts sont plus calmes et on profite plus du paysage.
De l’autre côté de la rive, une sorte de désert où on peut faire un tour à cheval, des troupeaux de vaches paissent, certains y ont planté leur tente, d’autres cultivent leur potager.
Quand on se balade sur les ghâts, il y a beaucoup de touristes, étrangers ou indiens, beaucoup de vaches, de chiens errants, des mendiants, des gens en « transe » sous l’effet de drogues… Oui à certains moments on nous propose ouvertement de la drogue : hachisch, opium, marijuana… On croise d’ailleurs des blancs qui semblent être posés là depuis un certain temps et qui ont dû consommer.
A un moment nous assistons à une bataille de chien : des chiens errants beiges s’attaquent en meute à un chien noir qui se promène avec son propriétaire. Il est obligé de les chasser à coups de bâtons et d’attacher son chien pour qu’il ne se fasse pas mordre.
Beaucoup d’anciens palais ont été construits sur les bords du Gange par les différents maharajas, malheureusement la plupart n’ont pas été entretenus et sont très abîmés.
Nous faisons le tour de ville gratuit de l’hôtel, avec un jeune anglais très sympa. Voilà ce que nous avons retenu.
Le Gange vient d’un cheveu de Shiva. La légende veut qu’un homme sacré est allé dans la montagne chercher de l’eau et il n’en trouve pas. Shiva apparaît et coupe un cheveu de sa tete et créé le Gange.
Il y a quatre couleurs importantes dans l’hindouisme : le rouge, orange, jaune et rose. Certains temples sont repeints chaque année, avec une de ces quatre couleurs. Dans la religion hindoue, 3 super dieux prédominent : Shiva, Vishnou et Brahma. Ganesh est présent à l’entrée de chaque maison car l’éléphant est un animal bonheur et qu’il lève tous les obstacles.
Le guide nous explique aussi qu’il y a 4 castes en Inde et les hors castes appelés les intouchables qui n’ont pas de considération. La caste la plus haute correspond aux brahmanes (prêtres et lettrés sortis de la bouche de Brahma), la 2e aux guerriers (sortis de ses bras), la 3e aux commerçants, artisans et agriculteurs (sortis de ses cuisses) et la 4e aux serviteurs (sortis de ses pieds). Les chauffeurs de tuktuk, les éboueurs et les bateliers font partis de la plus basse caste. Mais attention, qui dit basse caste ne signifie pas pauvre pour autant ! En effet 53% des brahamanes sont sous le seuil de pauvreté, tandis que certains de la caste la plus basse comme le responsable des ghâts de crémation sont très très riches. En fait la caste joue un rôle essentiel dans les relations sociales et la considération entre indiens. Ils ne peuvent se marier qu’entre gens de la même caste par exemple.
Nous visitons plusieurs temples, certains vieux de 200 ou 600 ans, et à chaque fois il faut donner une petite rémunération. Le temple de Sadali où les gens viennent quand il existe un problème dans la famille et y prier pour le résoudre.
Et en dernier la mosquée, qui était à l’origine un temple hindou. Il faut savoir que quand l’empereur Aurangzeb arrive en Inde, il gomme toute trace des religions qui ne sont pas l’islam, il détruit les temples hindous, ici 2 dédiés à Vishnu et 1 à Shiva. Là aussi une petite contribution est « proposée ».