Khajuraho et ses temples aux sculptures érotiques

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Par dv | 16 février 2016 | Catégorie Inde

Nous arrivons de très bonne heure (5h15 du matin) dans cette jolie petite ville. On partage notre touktouk avec un français qui dort chez l’habitant avec Air BNB.
Cette ville est composée de deux parties : une partie moderne avec les temples de l’ouest, les lacs et le musée ethnographique, et le village ancien, plus pauvre, où se trouvent les temples de l’est et jaïn.
Nous commencerons par le plus proche : la ville nouvelle.

Khajuraho est l’antique capitale de la dynastie rajpoute des Chandela (lignée peu puissante) qui édifièrent ces temples entre le 9^e et le 12^e siècle. Caractéristiques de l’art indo-aryen (nagara), il n’en reste qu’une vingtaine sur les 85 initiaux. Ils marquent l’apogée du design architectural indien. Lieux de culte hindouïste et jaïn. Après avoir été envahis par la jungle, les Anglais les redécouvre en 1840. Il faudra quinze ans pour les déblayer. Ils sont maintenant sous « protection » de l’Unesco.
Les nombreuses sculptures racontent les mœurs de l’époque : vie des guerriers, des rois et reines, cérémonies, toilette, coiffure… et aussi scènes érotiques. Il faut alors aborder le tantrisme ! Avez vous une idée de ce que c’est ? Nous pas du tout avant aujourd’hui. Ce n’est pas une secte, ni un guide du Kama Sutra ! C’est une conception philosophique indo-tibétaine qui, associée au sexe, est source d’extase spirituelle. Selon la culture tantrique, les scènes d’amour figurent l’oubli de soi-même, l’abolition du temps et le meilleur moyen de méditer ! L’individu entre alors dans une phase de négation de son égo et est a même de sentir la puissance divine. Le sexe est donc vu comme sacré !!!! Sur ces bonnes considérations, commençons notre visite.

Les temples de l’ouest

        
Nous sommes parmi les premiers touristes sur place, nous profitons du calme et des magnifiques temples entourés de pelouses, arbres et fleurs, bien entretenus. Le site comprend 8 temples bâtis sur le même modèle architectural : un porche d’entrée, une salle hypostyle, un grand hall, un vestibule et une cellule. Tous les temples cherchent à figurer le mont Meru, résidence de Shiva et centre de l’Univers. Il y a des sculptures aussi bien sous forme de frises au niveau des bases du temple, que sur les murs extérieurs ou sur les colonnes intérieures. La plupart sont construits de pierres de sable. 

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Le Varaha temple
Construit entre 900 et 925. Construit sur un socle surélevé, entièrement fait de pierres de sable, il repose sur 14 piliers lisses.

La statue de Varaha, un sanglier, le 3^e avatar de Vishnou se situe dedans, avec la déesse de la Terre (dont on ne voit plus que les pieds aujourd’hui), située sur la tête du cobra, empêchant ainsi les tremblements de terre.

           
Remarquez les sculptures ciselées de divinités sur le sanglier.

Pour la petite histoire, le vilain démon enterra la déesse de la Terre. Vishnou se transforma en sanglier pour renifler avec son groin puissant où elle se trouvait enfouir. Il la trouva et tua le démon.

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Lakshmana Temple

Dédié à Vishnou, construit entre 930 et 950. Il s’ouvre vers l’est et est accompagné de 4 templions.

            
Sur les murs extérieurs, les sculptures représentent des scènes de guerre, puis le repos et la détente après la bataille, d’où les scènes érotiques, parade militaire, scènes de chasse.
  

             
C’est un des plus finement décorés, recouvert par des représentations de 600 dieux du panthéon indien.
                       

             

    
Ailleurs on peut voir une femme se coiffant, une autre se soignant le pied.

    
Ci dessous l’intérieur du temple

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Kandariya Mahadev Temple et Devi Jagadambi Temple

   

Les deux temples sont situés sur la même plateforme, séparés par un petit templion. Construit vers 1025, dédié à Shiva, Kandariya Mahadev Temple (à gauche) est le plus imposant de tous le temples du site, sa sikkhara mesure 35m de haut.

     

        

Ci-dessus l’intérieur du temple. Les intérieurs ne sont pas éclairés il nous faut donc une lampe de poche !

      
De belles sculptures érotiques de nouveau, avec des positions assez tordues voir impossibles.
        

 Devi Jagadambi Temple, construit en l’an 1000, est dédié à Pavarti, épouse de Shiva.

  

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Chitragupta temple

         

Dédié à Surya, le dieu du Soleil.

  

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Vishwanatha Temple

Dédié à Shiva, reconnaissable par son troisième oeil, qui peut détruire tout ce qu’il ne reflète pas la réalité. Il symbolise le rythme perpétuel de destruction et de la régénération.

   

Ses symboles sont la peau de tigre, le ligam et sa monture le taureau.

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Pratapeshvara temple

    
Date du 19^e, symbolique pour ses 3 dômes qui représentent les 3 principales religions du pays : hindoue, bouddhique et musulmane.

      
D’autres temples sont en restauration, on admire le travaille des restaurateurs qui travaillent avec pas grand chose…

Nous avons également visité le musée folklorique de la ville, mais les photos y sont interdites, ou du moins sans bakchich. C’est dommage Vincent a pu essayer un chapeau de marié en paille et coquillage et le garde nous a montré une sorte de flute qui joue de la musique juste en la balançant.

      

Une petite balade autour du lac à la rencontre de nos amis les singes, pendant que les femmes y font la lessive et les hommes la vaisselle.

 

Ce sont des entelles des Indes ou langurs sacrés, de la famille des colobinae, considéré comme sacré par les hindous et donc très respectés. Ils mangent essentiellement feuilles, fruits et fleurs.

   

Lors du déjeuner nous rencontrons un couple de jeunes français en vacances, originaire du Sud, faisant un tour du Rajasthan en voiture avec chauffeur. Nous discutons de nos ressentis de femme et touristes en Inde. 2h après on parlait encore 😉 de vraies pipelettes !

Les temple jaïns. `
Les principaux ont été restaurés mais malheureusement la couleur de la pierre a été totalement modifiée, et les décorations sont beaucoup moins fines. Cela est aussi dû au fait qu’initialement c’était un temple hindou et que les jaïns ôtèrent les sculptures érotiques sans signification pour eux.  Du coup on ne reste pas longtemps.

On admirera les échafaudages en bambou, sans plateforme, bien loin de nos règles de sécurité, et l’aisance avec la quelle les ouvriers y montent et travaillent.
 
Sur les toits des temples des perruches se sont installées.

  

Les jaïns refusent les armes et ne consomment aucun animal, ils sont respectés de tous les autres indiens et n’ont jamais été persécutés. On compte 4 millions de jaïns dans toute l’Inde, dont près d’un million au Rajasthan. L’origine de cette religion remonte bien avant notre ère. Son développement serait dû à une réaction contre les sacrifices d’animaux. Ils croient dans la division de l’univers en cycles, où alternent progrès et déclin. Ces cycles sont régis par les Tirthankaras, maîtres du jaïnismes, au nombre de 24. Ils recherchent la libération de l’âme en la détachant de son karma. 5 règles majeures sont à respecter : ne tuer aucun être vivant, ne pas voler, se détacher des biens matériels, être chaste et ne pas manger la nuit (pour ne pas manger ne serait ce qu’un insecte). C’est pour cette raison que les quelques jaïns que nous avons croisé, balayaient devant eux et marchaient le long de la route (les bus tuent les insectes donc ils ne les utilisent pas). Même s’ils sont éloigner de tout ce qui est matériel, ils peuvent s’enrichir et sont souvent des ascètes riches. Ils travaillent surtout dans le milieu des affaires (puisqu’on peut leur faire confiance), la joaillerie et le commerce ; les métier miilitaires, l’agriculture et l’élevage leur étant interdits.

   

Les temples de l’Est

            
Très ressemblant aux temples de l’Ouest, cela nous donne surtout l’occasion de « visiter » le vieux village, situé en pleine campagne.

    
Les enfants parlent quelques mots de français car leur instituteur leur apprend. C’est rigolo, ils sont fiers de pouvoir discuter un peu avec nous. Les familles semblent très pauvres.
     
Ci dessous des femmes portant des grands sacs de feuillages sur leurs têtes.
  

Nous croisons un fermier, qui peinent à rentrer son troupeau dissipé.

        

      Ici c’est calme, loin du tumulte de la ville nouvelle.
Nous rencontrerons le français du matin avec qui nous échangerons un peu.

         

Une journée bien remplie, que nous avons bien appréciée.