Jodhpur, la ville bleue
C’est une de nos villes coups de cœur du Nord de l’Inde.
La montée au fort en pleine chaleur fut un peu difficile (nous avions fait une bonne provision d’eau fraiche heureusement), le fort et surtout la vue que nous découvrirons au fur et à mesure de notre visite furent une belle récompense.
Deuxième ville du Rajasthan, elle est aussi une des villes les plus ensoleillées de l’Inde et où il pleut le moins, d’où son surnom de « Sun City ». En moyenne, seulement 18 jours sans soleil dans l’année ! Les problèmes d’irrigation des terres ont été résolus en acheminant l’eau directement des montagnes himalayennes (Rajiv Gandhi Lift Canal)
Pourquoi ville bleue ? Parce que la plupart des maisons de la vieille ville sont bleues ? C’est une des raisons ! Le bleu indiquait que ces maison appartenaient à des membres de la caste des brahmanes (la plus haute caste). Aujourd’hui, le bleu offre surtout l’avantage de protéger de la chaleur et de repousser les moustiques car ce ne sont plus des brahamanes qui habitent là !
Fondée en 1459, par le roa Jodha, un chef rajpoute, la forteresse s’élève à plus de 135m au dessus de la cité (quand je vous disais que la montée était raide, voilà pourquoi). Elle fait 400m de long sur 80 à 100m de large et entièrement construite en calcaire ocre. Ce fut la résidence des maharajas jusqu’au début du 20e siècle, puis ils préférèrent un autre Palace.
On atteint le palais après avoir passé plusieurs magnifiques portes, accompagnés par la douce musique de tambours ou instruments à cordes.
Une première cour, celle du Couronnement, appelé Sangar Choki, dont les fenêtres sont ajourées pour permettre au femmes de voir…sans être vues ! Et oui c’est toujours la même règle dans tous les palais indiens. En tout 250 dessins géométriques différents ! Nous n’avons pas vérifié lol.
Une première salle où des nacelles d’éléphants sont présentées, datant pour certaines du 17e siècle et bon état. Miroirs, velours, fins décors sculptés, il y en a même une violette !
Puis une exposition de palanquins, ceux fermés étaient réservés aux femmes évidemment. Des peintures de dieux et déesses en décorent l’intérieur. Pour la petite histoire, la grand-mère de l’actuel maharaja fut la première maharani à se rendre à Londres en 1925. A chaque visite, elle était couverte d’un long voile cachant tout son corps, sauf sa cheville. Les paparazzis de la presse londonienne s’empressèrent de la photographier, ce qui scandalisa le maharaja. Pour éviter que la photo compromettante n’arrive en Inde, le maharaja fit acheter tous les journaux parus avec celle-ci ! MDR !!
Ensuite de fines peintures indiennes, avec quelques explications sur les techniques utilisées. Elles sont normalement réalisées à base de pigments naturels, avec de très fins pinceaux. De vrais chef d’œuvres.
Une exposition photo de Ram Shergill, avec des éléphants et de belles mises en scène
Les différentes pièces de réception ou de spectacle sont décorées de peintures murales à l’or, de colonnes et de vitraux aux multiples couleurs. Il y en a même une avec des boules de Noël accrochées au plafond, ça me donne des idées pour notre future maison hihihi !
Ci dessus, la pièce aux boules de Noel !!!
Une belle collection d’armes, avec des manches en ivoire, des dagues, boucliers en peau de rhinocéros ou carapace de tortue… Puis une salle dédiée aux berceaux des bébés maharajas.
Ci dessus : eh non ce n’est pas un pistolet, mais une réserve à vin !
Dans la salle d’audience du maharaja (Moti Mahal), des miroirs et de l’or, encore et toujours.
Le must de la visite sera la dernière cour, avec des fenêtres en bois ciselé et des portes peintes aux couleurs vertes. Les reflets du soleil les mettent encore plus en valeur.
Et en sortant une étonnantes collection de turbans
Durant notre visite, nous avons aperçu de beaux points de vue sur la ville, mais nous ne les avons pas trouvés. On va donc vers les remparts, mais ceux-ci sont fermés. Demi-tour, on se renseigne, apparemment c’est à l’intérieur du palais… un joli sourire et on arrive à re-rentrer pour trouver le magnifique panorama sur la ville bleue et les environs. Nous sommes seuls, la fermeture est imminente, on profite pleinement de ce moment, tout en mitraillant avec les appareils. LOL
En sortant, nous nous rendons vers le Jaswant Thada, un superbe temple de marbre blanc, aperçu depuis le fort. Il fut élevé en mémoire de Jaswant Singh II, par une de ses femmes. Autour un joli petit lac où des quelques oiseaux migrateur ont trouvé refuge. Quelques cactus, collines et les remparts en font. Une image que nous n’oublierons pas.
Nous faisons une excursion dans les villages vishnoïs, population d’environ 200 000 personnes dans les environs de Jodhpur. Ce sont les premiers écologistes par philosophie.
Ce peuple remonte au début du 16e siècle avec Jambholi, fondateur et dieu des vishnoïs, qui édicta 29 principes de vie, dont le respect de toute forme de vie. Ils doivent être végétariens et ne tuer ni manger aucun animal (y compris les œufs), ne pas tuer d’arbres et les protéger, ne pas boire d’alcool, ne pas être violent, etc… Ce sont les rares hindous à enterrer leurs morts. Leur style vestimentaire est particulier : une femme mariée doit porter un percing au nez, en général un anneau, de nombreux bracelets aux poignets et aux chevilles, doit se voiler le visage en présence d’un autre homme que son mari. Les femmes s’habillent essentiellement en rouge, couleur de la prospérité. Si elle est veuve, elle devra enlever l’anneau et porter une couleur particulière. Les mariages sont arrangés et ils sont mariés dès l’âge de 7-8 ans, mais ne vivent ensemble que vers l’âge de 16 ans. Mais officiellement ils ne se marient qu’à 21 ans environ. Nous sommes un peu vus comme des extraterrestres car à 30 ans, on vient juste de se marier et nous n’avons pas encore d’enfants.
Vous pouvez remarquer les nombreux bracelets aux poignets et aux bras de la maman.
A l’origine leurs maisons étaient en bouses de vache. Mais à chaque mousson, les maisons s’effondraient, puisque les bouses de vache prenaient l’eau, et il fallait reconstruire. Aujourd’hui ils construisent des maisons en béton et en brique. Mais certaines familles pauvres ont encore des cours en bouses de vache. Ils ont l’électricité pour la plupart et certains ont un puits, les autres doivent aller au puits du village. Ce sont essentiellement des paysans ou des agriculteurs, ils appartiennent à la 3e caste. Mais aujourd’hui avec l’école obligatoire, certains font des études et accèdent à de nouveaux métiers et partent vivre en ville. Mais où qu’ils vivent, ils respectent toujours leurs 29 préceptes.
Dans les villages de potiers, ils fabriquent des pots en argile qui permettent de garder l’eau potable fraiche même quand il fait 45°C. La fabrication initiale ressemble à celle que nous connaissons : ils façonnent une boule d’argile en forme de pot sur un socle électrique qui tourne. Mais après ils le laissent sécher à moitié et le travaillent à coups de masse pour leur donner une forme arrondie. Ensuite ils les laissent sécher 2 jours puis les mettent à cuire au four.
D’autres villages sont plus spécialisés dans le textile : ils fabriquent des sortes de bandoulières à pochettes qui sont suspendues au dessus des portes et servent à ranger leurs affaires.
Nous rencontrons plusieurs familles, mais c’est un couple âgé de 90 ans qui nous touchent particulièrement. La femme, souriante, pose beaucoup de questions sur nous. Elle nous prépare un délicieux chai, avec du gingembre.
Ils sont tristement connus pour être les seuls êtres humains à avoir donné leur vie pour sauver des arbres.
Nous allons également voir le Guda Lake, lac-réserve avec poste d’observation des oiseaux migrateurs : beaucoup de grues cendrées. Nous y apercevrons antilopes mâles (avec des longues cornes) et femelles (plus claires) ainsi que des buffles et des tortues.
Notre hébergement :
Un super accueil, une chambre plus grande que prévu, très propre (avec savon et papier toilette), joliment décorée, la proprio est très serviable, rigolote et disponible et s’arrange pour que nous ayons les rickshaws au meilleur prix. Le personnel est adorable et aux petits soins, la cuisine est délicieuse, nous goutons notamment le jodhpur gatta (plat à base de boulette de farine de pois chiches). Une terrasse avec une belle vue sur le fort et la ville en contrebas. Quand nous dinions, une tempête de vent est arrivée, du coup ils nous ont installé une table devant notre chambre, à la lueur des bougies car il y a aussi eu une coupure d’électricité.
coucou,
Nous avons mieux fini que commencé… La réalité de Varanesi n’est effectivement pas pour les âmes sensibles… L’eau dans la bouche du défunt et le crâne fracassé….
La visite du temple et les vues sur la ville bleue nous ont un peu réconforté… Nous avons apprécié la finesse des sculptures des palais leur intérieur et la visite du fort…La couleur et la forme des turbans ont-elles un sens?
Mamie va faire des exercices pour vous servir le thé au retour mais ne comptez pas qu’elle soit assise par terre!!!!
L’Inde offre vraiment une grande diversité de pratiques c’est vrai que cela ne laisse pas indifférent. Mamie avait vu une reportage sur Bénares
Bisous et nous attendons le « TAJ-MAHAL »!!!!
Aujourd’hui dimanche froid mais ensoleillé…
Ah alors pour le thé nous souhaiterions un chaï 🙂 C’est un thé masala (indien) avec de la cardamone, parfois du gingembre et du lait avec du sucre ! MDR !!
Oui pour Varanasi, j’avais prévenu…
Pour les turbans, l’explication sera dans un prochain article… Patience patience
Gros bisous
Merci pour toutes ces belles photos et vos commentaires qui nous ravissent. Ici beaucoup moins de suspens. Tout va bien et nous attendons toujours avec impatience vos nouvelles découvertes.
Affectueux bisous,
Christine et Emmanuelle
Merci pour votre message, ça nous fait toujours plaisir de savoir que vous prenez plaisir à lire et regarder les photos.
Prenez bien soin de vous !
Gros bisous