Kanazawa, les samouraïs et les geishas 2/2
Quartier des samouraïs, Naga Machi Buke Yashiki
Le long de petits canaux, de nombreuses maisons préservées et transformées en musée gratuit, ouvertes à tous et sans surveillance.
Les maisons de samouraï ont toutes la même base : Entrée puis foyer, sorte de corridor connectant l’entrée à la maison proprement dite. Pièce principale avec petit temple, servant de pièce de réception pour les invités. Celle-ci donne sur le jardin et les WC sont dans le fond. Une pièce pour la cérémonie du thé.
Une pièce pour les loisirs, une pour ranger habits et affaires dans des malles et une commode sans pied. Salle à manger, avec un grenier pour stocker les denrées et le bois, à côté de la cuisine. Chauffer au bois.
Tout le sol est en paille ou tatami. Les pièces sont séparées par des cloisons amovibles.
Nous visitons la maison d’une servante de samouraï (rang bas) : magnifique et grand jardin, une seule pièce à vivre très sommaire et les écuries.
Dans un point d’information, un monsieur nous explique le mariage, la cérémonie d’un enfant samourai à 3-4 ans.
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Maison Nomura : portes coulissantes peintes d’oiseaux et de fleurs, véritables œuvres d’art ; jardin avec pierres, arbres taillées, fontaine, pagode, Vincent est fan.
Plusieurs pièces ont vue sur le jardin, avec un petit couloir couvert.
Maison Shinise, ancienne pharmacie. Elle a toutes les caractéristiques d’une ancienne maison de marchands de l’époque féodale : au rez de chaussé, des comptoirs avec armoire à pharmacie, outils, instruments de médecine chinoise (ça nous rappelle la pharmacie d’Hangzhou), salle de cérémonie du thé (trou dans le sol pour poser la théière).
A l’étage, présentation des commerces traditionnels, anciens artisans (outils, vases, sabres, assiettes laquées), arbres en sucre, encore une œuvre d’art !
Expo de cadeaux de mariage avec boules tissées de multiples couleurs, très jolies.
Balade dans les rues typiques où les maisons sont faites de boue et de pierre. En hiver, des base en paille sont installées pour éviter qu’à la fonte des neiges les murs s’écroulent.
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Quartiers de Geishas
Il y en a plusieurs dans la ville : Kazue-Machi Chaya le long de la rivière Asanagawa avec les cerisiers en fleurs et des maisons en bois et un autre,
Le quartier Higashi-Chaya, dans une partie plus ancienne, le plus grand quartier de geisha conservé.
Des ruelles assez étroites, devenues commerçantes. Nous visitons la maison traditionnelle Shima.
La maison est composé d’un rez de chaussé avec accueil, cuisine, salon et à l’étage plusieurs salons accueillant les clients et les chambres des geishas. Différents instruments de musique, un petit temple.
Parois coulissantes entre les pièces et tatamis au sol.
A la fin une petite vidéo où les geishas jouent de la musique et chantent, on en profite, car nous ne pourrons pas aller voir le spectacle du soir. Un bon aperçu 🙂
Une geisha qu’est ce que c’est ? Une geiko est une artiste et une femme de compagnie. Elle consacre sa vie à la pratique artistique raffinée des arts traditionnels japonais pour des prestations d’accompagnement et de divertissement, pour une clientèle très aisée : l‘habillement en kimono, la musique classique, la danse, les rapports sociaux et l’art de la conversation et des jeux. Nombreuses aux 18e et 19e siècles, leur nombre diminue considérablement (de 1700 en 1980 à 200 aujourd’hui). Cependant, ce métier regagne en popularité et de nouvelles vocations naissent. Les premières geishas apparaissent en 1712 avec l’ouverture des maisons de thé dans les quartiers de plaisir. Elles sont l’évolution des taikomochi (bouffons du Moyen Age), qui étaient uniquement des hommes et en 1800 les geishas sont uniquement des femmes. En 1779, le gouvernement officialise le métier et créé un bureau d’enregistrement pour les recenser et faire respecter la loi (seules les prostituées pouvaient avoir des relations sexuelles avec leur client mais pas les geishas). En 1842, la réforme Tenpo proscrit la prostitution et les quartiers de plaisirs sont fermés, mais rouvrent en 1851 ! En 1886, un tarif officiel pour les services des geishas est fixé. Durant la 2nde guerre mondiale bon nombre de geishas sont envoyées dans les usines pour soutenir l’effort de guerre. En 1957, l’interdiction définitive de la protitution démarque définitivement geishas et prostituées. A la même époque, lois sur le travail des enfants et scolarité obligatoire interdirent aux filles de devenir maiko avant 15 ans.
Le kimono de soie décolleté dans le dos, nommé obebe, habille la geisha. Noué dans le dos par une large ceinture, obi, le nœud dépend de l’âge : le femmes mûres « nœud de tambour », les maiko « en traine » qui touche presque le sol (le obi mesure alors plusieurs mètres de long). Le obi différencie les geishas des prostitués qui le nouent devant pour pouvoir l’enlever facilement au cours de la soirée. Ses couleurs se choisissent selon la saison et l’âge de la porteuse : pour les jeunes des couleurs vives et pour les plus de trente ans (hein quoi, on n’est pas vieux à 30 ans !!!) des couleurs plus pastelles. Son épaisseur varie selon la saison : en été, le ro, est en simple gaze de soie ; en automne, le hitoeest est en soie non doublée ; en hiver, l’awase, est doublé de crêpe. Tous les kimonos étant de la même longueur, il faut généralement le replier sous le obi, opération complexe, nécessitant l’aide d’un habilleur. En guise de sous vêtements, un couvre hanche ou koshimaki (simple bande de tissu fin enroulée autour des hanches) et une combinaison assortie aux couleurs du kimono, qui apparaît qu’à deux endroits : au col et aux chevilles quand la dame marche. Le col est cousu traditionnellement chaque matin. Rouge pour les maiko et blanc pour les confirmées. Au pied, chaussettes appelées tabi et scandales en bois, geta.
En guise de coiffure : un chignon japonais réalisé chez un coiffeur spécialisé, qui doit tenir 1 semaine. Pour cela elle dort avec un repose nuque, takamakura. Certaines utilisent des perruques, les tricheuses !! Le maquillage : opération délicate, réalisé seule à la suite d’un long apprentissage (visage blanc, rouge à lèvre codifié, sourcils noircis…)
Les geishas vivent dans des quartiers réservés, hanamachi, signifiant « ville fleur ». Toujours rattachées à une maison de geisha, okiya, elles n’y vivent pas toujours. Sorte de structure familiale, avec une patronne, la mère « okasan » et les grandes sœurs formant les plus jeunes. L’okiya percevaient la majeure partie du salaire jusqu’à remboursement de leur dette ! Eh oui, souvent les jeunes filles étaient vendues par les familles pauvres pour leur assurer une éducation et un métier. Jeune elle travaillait comme bonne, puis assistante (sorte d’entrainement) et aidait sa « grande sœur » dans toutes ses taches. Cette tradition perdure de nos jours. Leur éducation coute chere car elles apprennent dès le plus jeune âge à pratiquer différents arts : instruments de musique (shamisen, flute japonaise, tambours de différentes tailles) qu’elles apprennent à l’oreille sans partition, cérémonie du thé, port gracieux et démarche élégante, chants, art du divertissement, du jeu avec le client…
Aujourd’hui, elles peuvent choisir de vivre dans une okiya qui perçoit une partie de leur salaire en échange du logement et des kimonos ou bien d’être indépendante, en vivant dans leur propre logement mais doivent financer elles meme leur vêtements etc., elles gardent alors la quasi totalité de leur salaire. Pour augmenter ses gains, une geisha a besoin d’un protecteur, danna, homme riche qui lui fait des cadeaux, mais paye ses prestations au même tarif. Autrefois, la notion de danna impliquait qu’elle ait des relations sexuelles avec lui, mais de façon non officielle et discrète, et uniquement avec son danna. Il achetait même souvent sa virginité. Cependant, cela n’était pas systématique.
Restaurant Sushi Zanmaï
Tout est préparé devant nos yeux, avec rapidité et efficacité.
Délicieux sashimi de thon et de coquilles st jacques, œufs, saumon, crevettes, maquereaux, accompagnés d’un bol de soupe, des cornets et des sushis aux concombres.
Makis au thon, makis de thon mixé, sushis au thon de 4 sortes (rouge, medium fatty, fatty et le broiled) et des tempuras de icefish. On goute au sushi aux pinces de crabes, délicieux, au saumon (moyen).
De super bons mets, qui réconcilient avec les sushis et makis au thon rouge, dont le gout est bien loin de celui de chez nous. C’est fin, gouteux, frais, tellement différent !!!
Découvertes et originalités culinaires
Dans les petites pâtisseries nous dégustons les gâteaux traditionnels aux haricots rouges, entourés d’une feuille verte au gout « original », brochettes de desserts sucrés (blanc, rose, vert). Ca change et c’est bon.
Des glaces à la feuille d’or, mais vu le temps nous n’avons pas testé ! Et encore un autre plaisir sucré au haricot rouge.
Les bains japonais
A Kanazawa, nous testons nos premiers bains japonais. Il faut savoir qu’ils ne sont pas mixtes, car on y va nu, maillot de bain interdit. Soit il y a deux bains différents, soit un seul avec des horaires pour les femmes et les hommes.
Quand on entre, un endroit pour ranger ses chaussures et mettre des tongs, avec une pince numérotée pour les reconnaître. Un casier qui ferme avec un bracelet à clés (pratique pour aller dans l’eau) pour mettre toutes les affaires et serviettes. Une grande pièce avec des petits tabourets, des miroirs et tout le nécessaire pour se coiffer (brosse, soin pour les cheveux) et se démaquiller (coton, coton tige, spray). C’est hyper propre en plus ! C’est aussi l’endroit où l’on se déshabille. En fait, tout le monde se fiche totalement de l’autre et de la nudité. Puis on entre dans les bains. Il faut biensûr d’abord passer à la douche. De petits sièges face à des espaces individualisés avec miroir, douchette, savon, shampoing, soin pour le visage et les cheveux. Les japonaises y passent au minimum un quart d’heure. Chez les hommes c’est le même principe, sauf qu’ils se rasent en plus. Ensuite on peut entrer dans le bain, extrêmement chaud. Ici un intérieur et un extérieur, séparé de la rue par une paillasse en bambou. Je vous rassure les bains sont au 2e étage donc pas de risque d’être vu de toute façon. Voilà reste plus qu’à enjoyer. La température de l’eau étant élevée, souvent reprendre une douche froide permet de rester plus longtemps. Nous n’avons pas de montre et pas d’horloge, nous nous sommes donnés rendez vous à la chambre, mais nos destins étant liés, nous sortons exactement en même temps 🙂
Gouttières avec petites cloches en cascades pour récupérer l’eau, qui tombe ensuite dans un récupérateur en pierre
Petit NB :
Quand les japonais savent quelques mots de français ils se font un plaisir de nous les dire.