Expédition au Snow Monkey Park
5 avril 2016
Nous prenons un train depuis Kanazawa jusqu’à Iiyama, puis un bus. En attendant le bus, nous allons à l’office du tourisme, où les demoiselles se mettent en quatre pour nous aider à trouver un meilleur chemin pour le retour. Eh oui, après nous allons à Matsumoto, et il nous faut passer par Nagano. C’est un peu compliqué donc. Mais qu’est ce que Vincent ne ferait pas pour voir ces fameux singes à poils blancs et visage rouges se baigner dans un milieu naturel !!! Ahhh oui j’ai découvert au cours de ce voyage que mon mari ADOOOOOOORAIT les singes !
Dans le train, on en profite pour se faire un copieux petit dej : sashimi saumon, maki au thon et wasabi, gâteaux au haricot rouge accompagnés de lait à la patates douce et de lait au thé matcha (conseilés par des japonais au supermarché ;-). Paysage de montagnes enneigées en fond. Le seul petit truc gênant pour prendre les photos du train au Japon (et même souvent en ville) est la présence de nombreux poteaux électriques. Et puis sur le lignes shinkansen (train grande vitesse) des couloirs anti bruits ont été installés, ce qui est génial pour les habitants, mais moins cool pour les photographes que nous sommes.
Dans le petit village de l’arrêt du bus, de jolis chalets…. Ahhh ce pays me plait de plus en plus !
Le parc, fondé en 1964 pour protéger les macaques japonais sauvages, est situé au cœur du parc national Joshin’etsu, au nord de Nagano. En effet, avec l’ouverture de la station de ski, la présence de l’homme perturba les singes et modifia leur environnement. Ils migrèrent vers les fermes à la recherche d’un nouvel habitat. Les fermiers demandèrent le contrôle de leur population, car ils détruisaient les cultures, notamment de pommes. 5 ans apres la création du parc, l’ensemble de la colonie y était rassemblée. L’habitude de prendre des bains dans les hot springs est venue d’un jeune macaque curieux qui a trempé son orteil dans un bain, puis s’y est immergé, trouvant cela agréable. Le reste de la troupe suivit au fur et à mesure. Leur célébrité s’est répandue dans tout le Japon. En 1970, leur renommée devient mondiale, après une parution en couverture du magasine américain Life.
Les macaques japonais sont connus comme étant les primates vivant le plus au nord. En hiver, le sol est recouvert de neige et la température atteint -10°C. Ce sont les seuls primates habitant dans un environnement aussi froid. Ils sont très répandus dans les foret d’Hokkaïdo et dans les îles Ryukyu. Ils sont endémiques au Japon, et c’est la seule espèce de primate du Japon. Les macaques vivent en troupe composée de quelques males et de 2 à 3 fois plus de femelles et leurs bébés. La femelle reste avec la troupe dans laquelle elle est née, mais la plupart des mâles la quitterons avant de devenir adulte.
Une petite demi-heure de marche dans la forêt avec des panneaux explicatifs sur les singes. Je comprends alors mieux pourquoi mon cher et tendre aime tant ses animaux, ils ont un point commun…. Ils peuvent stocker de la nourriture dans leurs bajoues, comme lui !! Ils font une réserve de nourriture, particulièrement quand ils mangent dans la précipitation, et finissent leur repas plus tard. Maintenant ce n’est plus mon petit hamster mais mon petit singeot 😉 Mignon le surnom non ?
A notre arrivée, il n’y a plus de neige et aucun singe ne se baigne. Il va falloir être patients !! Les femelles sont installées sur les rochers en hauteur avec les petits. Elles donnent naissance à un seul petit par grossesse, qui dure 180 jours et ont une dizaine de bébés dans toute leur vie. Elles accouchent la nuit.
Les bébés restent très proches de leur mère jusqu’à 1 ou 2 ans et elle leur apporte beaucoup d’affection. Durant cette période, ils jouent beaucoup entre eux.
Tant que les petits sont jeunes et instables sur leurs pattes, la mère les protège et les empêche d’aller loin en les rattrapant par les pattes. Quand les bébés sont assez forts, la mère les porte sur son dos. Elle lui fait alors un signal de la main pour monter, au moment de partir. Quand les petits se sentent délaisser par leur mère, ils montrent leur frustration en s’accroupissant dans un coin. Ensuite, ils commencent à hurler et n’arrête de pousser des cris perçants « Gyaw gyaw » que lorsque leur mère arrive à leur secours !!!
Ils dévalent les escaliers à toute vitesse, passant entre les pieds des touristes à vive allure.
Certains font la toilette aux autres. Les soins de toilette sont un moment de relaxation pour les singes, mais aussi une importante expression d’amitié et de prendre soin de l’autre. Ils cherchent les poux et leurs œufs dans les poils pour les enlever. C’est assez rigolo de les voir se laisser faire, allongés sur le dos, tranquilles.
Ici aussi, le soin du visage et l’épilation c’est une histoire de famille !!!! 😉
D’autres sont simplement posés sur les marches et observent les touristes qui les photographient ! Shiri-dako (callosités sur le derrière) : Quand ils sont assis sur des branches d’arbre ou sur une surface dure comme un rocher, cette callosité leur permet une assise confortable.
Un ancien squatte prêt d’un des soigneurs, attendant qu’il lui donne des friandises ! Malin comme un singe n’est ce pas !
Les macaques japonais ont des mains et des pieds si bien constitués, qu’ils leur permettent d’attraper des choses et des branches d’arbres avec facilité, ainsi ils sont adaptés à leur mode de vie dans les bois.
A partir de l’âge de 5 ans, leur visage montre davantage de teintes rouges. Quand les adultes sont en chaleur à la fin de l’automne, leur face devient rouge claire.
A l’approche de la nuit, les singes se rassemblent en famille et bougent dans la forêt. Ils trouvent des branches hautes pour passer la nuit en sécurité. Chaque nuit, ils cherchent un nouvel endroit.
Un regard menaçant : la bagarre entre les singes débute avec des regards menaçants aux autres, qui signifie « Tu veux te battre ? » D’un seul coup, un singe pousse un hurlement ! Ils semblent montrer son mécontentement à son congénaire ! Intimidation et menaces : les singes ont beaucoup de querelles. Quand ils veulent intimider ou menacer les autres, ils plissent leurs levres et crient « hohoho » avec leurs yeux grands ouvert. Quand un singe est en conflit avec un humain, il ouvre leur bouche et essaye de lui faire baisser le regard. Le leader du groupe joue le médiateur en cas de désaccord entre deux membres, réprimande le premier qui a commencé la bagarre, mais ne blesse jamais le coupable.
Un singe s’allonge au bord de l’eau chaude, comme pour faire une sieste tout en profitant de la chaleur des bains. Un autre vient boire.
Enfin un daigne se baigner ! C’est l’excitation générale, plein de clics et de vidéos. Il prend bien son temps, lave un bras puis l’autre et se prélasse dans l’eau. Ignorant totalement l’agitation autour de lui. Il profite de l’instant et a bien raison !!
Voilà nous sommes ravis de cette excursion hors du commun ! Nous repartons donc heureux, la tête pleine de belles images (et les appareils photos aussi).
Un événement étonnant raconté par Vincent : Avant d’arriver à l’arrêt de bus, dans la descente, on voit un singe sur le bord de la route, les gens le prennent en photo, on continue notre route. Delphine me dit « fait attention au singe, il n’a pas l’air commode » et tout d’un coup je vois un singe agrippé à son sac à dos. L’attaque est fourbe, il arrache le sac avec le coussin pour la tête et s’en va vers le ravin et la forêt. Dans un élan courageux, je poursuis l’animal à tête rouge et poils blancs, mais un autre singe agressif faisant un bruit de crapaux sort les griffes. Le singe qui a le coussin monte dans un arbre et le coussin tombe du sachet plastique, tout près du ravin ! Une femme du parc arrive et nous dit de rester en arrière, puis un homme arrive et les singes s’en vont. Il récupère notre coussin. Vincent réconforte sa Delphine qui vient de subir ce traumatisme, tout va bien, la terre est sauvée.
Trop mimi non ?