Shanghai, l’ancienne concession en plein essor
Dans les alentours de Shanghai, il y a beaucoup de petits canaux, sur lesquels circulent des bateaux en bois à rames. De nombreuses cultures sont irriguées par ces canaux. C’est assez joli. Et c’est en train que nous avons la chance de découvrir cela.
Le nom de Shanghai a plusieurs significations : « sur le cours supérieur de la mer », « sur la mer », « aller sur la mer ».
Shanghai est située sur la rivière Huangpu et se compose de deux parties bien distinctes : Puxi et Pudong (à l’ouest et à l’est du Pu). La vieille ville se situe à Puxi. Le quartier de Pudong est réaménagé depuis 1992 quand Deng Xiaoping décida de promouvoir le développement de la ville (centre de hautes technologies, financier et hauts buildings). En effet, au 19e et 20e siècle, la ville subit l’occupation étrangère (française, britannique, américaine et japonaise), ce qui contribue à son essor économique, mais aussi culturel. Jeu, opium et prostitution sont alors les activités les plus lucratives de cette ville qualifiée de « plus grand bordel du monde ».
De ce fait, lors la fondation de la république Chine et après la guerre sino-japoniase, la ville fut « muselée » économiquement et culturellement, considéré comme un foyer de dépravation.
Aujourd’hui, elle a retrouvé son essor et une forte croissance à deux chiffres. Son paysage urbain a été considérablement modifié, des quartiers entiers ont été rasés pour construire des buildings. Des milliers de personnes ont été expulsées, avec une compensation dérisoire pour les habitants. C’est un des plus grands ports du monde.
Quand on arrive à Shanghai, on a du mal à se repérer dans la gare, composée d’une partie nord et sud, séparées par les rails. Nous cherchons le bon guichet dans le bon hall pour acheter nos billets de train pour Hong Kong. Pas de chance, le train que l’on visait ne circule pas le jour que l’on souhaite (il n’y en a qu’un tous les deux jours et en février c’est les jours impairs). Si nous choisissons le train, il faudra raccourcir notre séjour à Shanghai. On va essayer de trouver une autre solution, mais pas trop couteuse si possible. Nous choisirons finalement l’avion qui est à cout équivalent et nous permet de partir le jour choisi.
Mais quelle galère nous avons vécu pour acheter les billets de train et de bus pour notre petit tour de 5 jours aux environs de Shanghai. Pour acheter un billet, il faut se rendre obligatoirement dans la gare de départ, sachant qu’il y a 3 gares ferroviaires et au moins 3 routières. Et quand le personnel ne parle pas un mot d’anglais, même au « desk information » là ça devient le pompon. Il vous envoie à droite et à gauche, tout ça pour apprendre qu’en fait le billet de train n’est ouvert à l’achat en gare que 3 jours avant. Si on en veut un de suite, il faut se rendre sur internet (où la résa est ouverte, ça on avait déjà checker pour avoir toutes nos informations), et que quand on est étranger on ne peut réserver que par un site qui prend une belle commission sans compter les frais bancaires ! Bref on a rien compris à leur système et on a fini par acheter notre billet dans la gare le jour J !
petite pause miam miam pour reprendre des forces 😉 (kebab chinois)
Quand on sort du métro pour rejoindre notre logement, nous croisons des jeunes originaires des Philippines et des Seychelles qui parlent français. Ils vont au même hotel que nous et connaissent un raccourci, on les suit. Ils se réunissent pour leur dernière année d’étude en Chine (cela fait 4 ans qu’ils habitent ici). Un bon moment de partage.
Il est tôt mais la chambre est disponible de suite, super.
Le métro de Shanghai et ses superbes affiches
Notre première visite sera le musée de Shanghai situé à People’s Square, en plein centre ville.
Il pleut et un épais brouillard nous empêche de voir le sommet des buildings.
Sur la place, l’opéra s’impose, au milieu d’une oasis de verdure avec palmiers et fleurs.
Le musée présente plusieurs expositions : objets anciens en bronze, monnaie, calligraphie, jade, mobilier Ming et Qing.
Les bronzes anciens :
Dans le sud ouest de la Chine (aujourd’hui Guangdong et Guangxi), les tambours en bronze étaient utilisés dans les rituels, les batailles, les récoltes et les cérémonies funéraires. Ils servaient aussi de containers de stockage et d’instruments de musique pour les divertissements. Variées en forme et type, la plupart étaient décorés avec de fins motifs.
Du 11e au 7e siècle avant JC, pendant la dynastie Zhou de l’Ouest, les récipients alimentaires dominent de plus en plus les cérémonies rituelles. Des règlements spécifient le nombre de cloches, d’objets à trois pieds et autres objets en bronze appropriés pour l’usage du roi et pour les nobles de rang inférieur.
Du milieu du 7e siècle au1er siècle avant JC, le bronze traditionnel chinois connaît une période fleurissante. Comme l’industrie du bronze dans les états féodaux grandit, des styles régionaux aux caractéristiques uniques apparaissent avec le bronze coulé (Jin et Qin au Nord, Qi et Lu à l’est, Chu au Sud) créant des échanges d’idées et de matériaux. C’est l’âge d’or du bronze. Tandis que les rituels avec les récipients en bronze diminuent progressivement, ceux-ci prennent une place dans la vie quotidienne. Cela donne naissance à une vaisselle plus délicate. Des scènes de la vie quotidienne servent de décoration pour la première fois.
Partie ethnographique :
Chaque groupe ethnique chinois a son propre et unique set de costumes. Les costumes sont un indicateur visuel de l’appartenance à une ethnie. Les matériaux utilisés sont variés comme la soie, fourrure, laine ou coton, décoré de parures en argent ou de pierres précieuses comme le jade, le corail ou l’agate.
Le jade :
Les sculptures en jade et en pierres semi précieuses sont fabriquées pendant la période Zhou et Shang (16e -3e siècle avant JC). L’utilisation des figurines et statues en pierre en tant qu’art mortuaire dans les tombes, apparaît durant les dynasties Qin et Han (221 avt JC- 220 après JC).
Les tampons à l’ancienne, de magnifiques pièces
Le bouddhisme :
Le bouddhisme et l’art bouddhique arrivent en Chine depuis l’Inde, au 1ER siècle après JC, durant la période Han. On les retrouve dans les « grottes temples ». Ces « grottes temples » ont une place important dans l’histoire de la Chine, car elles sont sculptées sur une longue période. Elles ont le record du style sculpté sur plusieurs périodes consécutives.
Les missionnaires bouddhistes s’appuient sur les écritures mais aussi sur les images. Le bouddhisme est parfois appelé « la religion aux images ». Les premières images bouddhiques datent du 4e siècle après JC : des figures en bronze dorées. Les sculptures bouddhiques sont fortement influencées par Gandhara (Pakistan et Afghanistan). Les figures de Bouddha de cette époque ont typiquement les yeux enfoncés, un visage aux traits occidentaux et un corps trapu.
La calligraphie :
Les caractères d’écriture chinois sont des symboles pictographiques de paroles . La calligraphie est l’art d’écrire des caractères d’une manière expressive avec un pinceau. Les plus anciens caractères ont été écrits sur des os d’oracle ou sur des récipients en bronze datant de la période Shang et Zhou. C’est durant les royaumes combattants (Qin, Han, Wei, Jin) qu’ont été créés les signes officiels.
Passage obligé dans « Nanjing Donglu », l’avenue piétonne de Shanghai à faire ! Ça ressemble beaucoup aux avenues de NYC, des hauts buildings, illuminés par des grandes enseignes. On retrouve notamment le M&M’s store 😉
L’ambiance est très animée, mais pas trop de monde, ça reste agréable (nous y repasserons quelques jours plus tard et là ce sera la cohue d’avant le Nouvel An).
The « first foodhall » attire notre attention et nos papilles. De délicieux dumplings faits devant nos yeux, du porc séché mariné (oui oui notre petit dada), canard laqué découpé, mais aussi poissons et fruits de mer et bonbons et gâteaux à profusion.
Dans les rues adjacentes à Nanjing Avenue, plein de petits restos et snacks ambulants, il y a même de très bons bubble tea. (thé avec des grosses perles de tapioca)
Après avoir parcouru cette longue avenue de 5km, nous atteignons le Bund, croisette de Shanghai, très plaisante. D’un côté les édifices de style européen et de banques ou de compagnies coloniales des années 1930, rappelant le temps des concessions, mêlant styles roman, gothique, Renaissance, baroque, néo-classique et Art Déco.
Le Bund dans le brouillard…
C’est quand même moins flou quand la baie est dégagée 🙂
De mignons petits éléphants 😉
De l’autre côté de la rivière Huangpu, Pudong et ses hauts buildings, dont nous ne verrons pas le sommet la première fois, mais lors de notre deuxième tentative. Nous avons pu prendre le ferry qui traverse la baie et ainsi profiter d’un moment un peu romantique, puis nous balader de l’autre côté de la rive, pour avoir un point de vue différent. Nous avons à chaque fois pleinement apprécier nos balades nocturnes dans cette grande ville, très sécure.
Le musée maritime
Il est situé à environ 50 km de Shanghai, mais est encore desservit par le métro. Il nous faudra tout de même 2h pour l’atteindre (1h30 de métro et 30mn de marche). La section sur les prémices de la navigation chinoise nous a enchanté, même si les photos n’étaient pas autorisées.
D’un simple radeau de bambou, on passe à des barques, puis à des bateaux en voile aux voiles rectangles en pailles ou en toile. Comme par exemple les jonques sha, ancien bateau à voile à fond plat, sans quille, donc adapté à la navigation dans les terres et dans la zone nord de la mer, ou encore les jonques guang, bateau à voile à coque en V, servant de bateau de guerre ou de transport dans les océans.
Jonque Guang et jonque Sha
On découvre Zheng He, grand navigateur chinois du 14e siècle qui, sur demande de l’empereur, découvre 30 régions et pays. Rien que ça !!
L’évolution du drapeau chinois : tout d’abord un fond jaune avec deux poissons, puis fond rouge avec ronds jaunes, ensuite des vaguelettes jaunes se rajoutent, puis des étoiles.
Le must de la visite est sans doute la reconstitution grandeur nature d’une jonque que l’on peut visiter.
Une section est consacrée aux bateaux sportifs et bien sur tous les championnats remportés par la Chine sont mis en valeur, avec coupes, médailles et photos à l’appui !
De belles maquettes, un film expliquant la fabrication d’une jonque, de beaux phares et tout le matériel de navigation.
Une belle et intéressante visite dont nous garderons un bon souvenir.
Le musée d’histoire de Shanghai
De belles reconstitutions depuis la création de la ville, quand il y avait encore des champs, à la création de Pudong, en passant par les cafés, boutiques des années 1930, ainsi qu’une belle collection de vieilles voitures et tramway.
Le rickshaw était le moyen le plus utilisé dans les années 1930 pour le transport des personnes. Introduit depuis le Japon en 1873. En 1913, ils doivent tous être peints de jaune et sont appelés « huang bao che »
Certaines scènes sont animées avec musiques d’époque et vidéos, ce qui rend la visite encore plus intéressante.
On découvre les vieilles pharmacies (ou plutôt marchands de plantes médicinales), les vieux métiers, une fumerie d’opium.
Une fumerie d’opium
De belles maquettes des propriétés coloniales
2h riches en histoire donc !
Le musée d’art
C’est un vaste bâtiment, au design assez contemporain. A l’entrée, des sculptures modernes de femmes rondes, parfois même ailées, eh oui les femmes sont des anges !
Un ascenseur nous propulse en haut du musée, qui abrite la partie moderne. Une première exposition sur les peintures de l’ouest et leur influence sur la peinture chinoise, avec des œuvres de 1980 à 2012, de styles totalement différents.
On a particulièrement aimé WAI Qiao (peinture sur la mer).
Pour la partie « peinture calligraphie » on retiendra WU Qinmu avec les montagnes aux couleurs pastels et aux très fins détails.
Puis films d’animations des années 1970.
Il y a même une expo temporaire sur l’art indien, un petit saut dans le futur. De belles œuvres, avec mélanges intéressants de matériaux et de couleurs.
Théâtre d’ombres
Le quartier des concessions françaises
Shanghai fut découpée et certains quartiers furent concédés aux autorités française (1849 à 1946), anglaise et américaine, suite à leur victoire lors de la guerre de l’Opium. La chine voulu arrêter la vente de l’opium à leurs citoyens, organisée par les Anglais. Le maréchal Pétain céda la concession française aux Japonais, alliés des Allemands pendant la guerre. La Chine récupéra ces terrains après leur défaite. Ce fut la fin de ces concessions humiliantes pour les chinois.
Quand nous arrivons dans le quartier on s’attend à trouver de jolies maisons, et en fait c’est un quartier en pleine reconstruction avec de grandes galeries marchandes (très agréables cependant) avec des enseignes européennes, souvent de luxe comme Gucci. La grande avenue Huaihai, anciennement avenue Joffre, ressemble un peu à nos Champs Elysées, en moins large et moins beau bien sûr lol. C’est la vitrine commerciale du luxe de Shanghai.
A la fin de notre visite nous trouvons enfin les maisons attendues. Tout à fait le style des belles maisons de banlieues parisiennes, à plusieurs étages, bien entretenues. Le quartier est sous surveillance et on ne rentre pas dans les ruelles comme on veut, un vigile garde le périmètre.
Un petit clin d’œil à notre cher pays donc, que nous trouvons si beau.
Le vieux quartier chinois
L’objectif de Vincent : avoir une barbichette comme le dragon lol
Une première rue bordée de petits restos typiques où l’on mange bien pour pas cher. Il est midi, c’est le rush. On retrouve nouilles, pates de riz, fruits de mer (coquillage saint jacques énormes ainsi que moules géantes, huitres, écrevisses, crevettes), et l’on découvre les plats en cocotte, un vrai délice pour nos papilles. Des crêpes natures ou fourrées aux herbes (style ciboule chinoise) sont fabriquées sur place à la main, dans des fours « traditionnels ». Beaucoup de poulet frit, et comme partout ailleurs certains ont une queue de 10 mètres pendant que d’autres se tournent les pouces.
Originales barbes à papa lol
Nous repasserons dans cette rue en fin d’après midi, et nous retrouverons les mêmes snacks en train de faire leur vaisselle, ils ont tout vendu, la journée est finie pour eux.
Ensuite nous atteignons une autre partie de la vieille chine, un quartier hyper animé, avec de grandes décorations composées…. de singes évidemment, car si vous avez bien suivi, le nouvel An Chinois approche ! Nous retrouvons les maisons traditionnelles des hutongs de Pekin, avec un coup de neuf en plus. Beaucoup de boutiques pour touristes et pour manger des petits snacks tels que poulets frits, brochettes de viandes, dumplings, glaces, etc. Un moment amusant, mais très agité !
Au milieu de ce tumulte se trouve le jardin Yu, d’une surface de 2 hectares, dessiné en 1570 par Pan Yunduan qui passa près de 20 ans à l’aménager pour faire plaisir à son père (officiel de haut rang durant la dynastie Ming). Il représente le monde en miniature. Petit pont en zigzag au dessus des ruisseaux qui symbolisent les fleuves, rocs représentant les montagnes, portes circulaires évoquant la perfection et l’harmonie de l’Univers. Calme et sérénité. Beaux bonsaïs. Maisons basses aux toitures recourbées couvertes de tuiles. Murs surmontés de dragons.
Un petit havre de paix au milieu de l’agitation.
Nous avons aussi fait un petit tour au marché aux grillons, malheureusement ils étaient peu nombreux, par contre de belles orchidées. Les petits chats et chiens étaient entassés dans des cages pas bien grandes, ça faisait un peu mal au cœur.
En résumé, Shanghai est une ville chargée d’histoire, très vivante et animée, que nous avons apprécié, surtout le soir.
Coucou, je vais essayer de montrer les superbes photos à mamie cet après-midi… J’ai oublié le cordon de mon PC à Ivry dans la salle informatique !!! Je vais jouer avec le modus pour les textes et je lui montrerai les photos ensuite… Bisous.
Bonjour mes chéris
Un grand merci pour ces super belles photos, cela nous fait rêver, merci aussi de vous voir tous les deux
Big bisous de nous trois
Rendez vous du dimanche! Mamie est contente de vous avoir vus en photo. Contente de redécouvrir cette deuxième ville de Chine qu’elle connaissait sans les building. Elle se rappelle les dégustations de thés.
L’humidificateur fonctionne bien.
Mamie regarde souvent le placard et ses objectifs pour le mois d’août.
Big thousand kiss!!! mille baisers
Hé bein, çà à l’air top comme ville ! L’ancien et le moderne, vraiment bien pensé !
Je me demande comment vous faites pour documenter autant l’article, il y a une vrai mine d’informations sur cette page, j’imagine pas le temps que vous devez prendre pour écrire l’article.
Bref, encore une ville ou j’aimerais bien passer un jour.
Petite mention aux peluches Totoro, il faut que je montre ça à Tiphaine !
A toute !