Cochin, l’ancienne ville coloniale
21 MARS 2016
Cochin est une ancienne ville coloniale. Ville la plus peuplée du Kérala, affichant un taux d’alphabétisation de 97,5% ! Après l’arrivée de Vasco de Gama sur la côte de Malabar, les rajas de Cochin autorisent les portugais à installer un comptoir. En 1544, Saint François Xavier y installe une mission, les églises se multiplient. En 1595, les hollandais arrivent, puis prennent le contrôle de la ville en 1663, nouvelle periode de prospérité. Les britanniques s’en emparent en 1795 et un traité britannico-hollandais est signé en 1814. L’Inde est libre en 1947, la république indienne proclamée en 1950.
Les principales religions sont l’hindouïsme (47%), le christiannisme (35%) et l’islam (17%)
La ville est composée de plusieurs quartiers dont Fort Cochin au bout de la presqu’île de Mattancherry et Ernakulam sur la terre ferme, reliés par des ferries. Nous logeons à Fort Cochin et visiterons surtout ce quartier.
Notre dernier voyage en train indien pour regagner Cochin !
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Les filets chinois
Ils ont été utilisé pendant les 50 dernières années, et sont devenues une attraction touristique du Kerala. Malheureusement, leur coût d’entretien étant élevé et les prises insuffisantes, grand nombre de pêcheurs se sont reconvertis dans un autre domaine. Ils tendent donc à disparaître. Ils ont été ramené par les Portugais depuis Macau, quand Cochin était une colonie portugaise. Certains prétendent qu’ils ont été établis entre 1350 et 1450 par des marchands de la cour de Kubla Khan, d’autres que l’explorateur chinois Zhang les a introduit.
Les pêcheurs les remontent à la force des bras (un seul à 3 hommes) et aidés par les pierres et quelques fois par un petit moteur. Ensuite ils vont dans le filet avec une éprouvette pour récupérer la pêche.
Pour le faire redescendre, ils laissent la pesanteur des pierres jouée. Un homme va sur le dessus du filet jusqu’à ce qu’il soit totalement immergé. Un spectacle original que l’on observe avec attention.
Une autre technique de pêche au filet à la main ! Respect, le lancé semble tout un art !
Spectacle kathali
Kalarippayat, voilà le nom de cette ancienne discipline d’art martial. Ancienne car au fil des générations et avec le changement du mode de vie elle a quasi disparu des mœurs. De plus elle n’est pas reconnu par le gouvernement. Datant du 12e siècle, lorsque les échauffourées entre les localités féodales de la région étaient fréquentes, ils combattaient du lever au coucher du soleil. Les problèmes dans le village se réglaient avec l’art martial à travers le chamane. Cet art est ouvert à tous, sans distinction de religion.
L’enceinte de l’entraînement s’appelle Kalari : mi temple, mi gymnase et mi école. (Oui je sais ça fait beaucoup de mi !! Lol) Toujours construit selon les mêmes principes traditionnels : base rectangulaire, orientée selon un axe est ouest, avec une divinité hindoue présente à chaque coin. L’entraînement commence très jeune, à partir de 3ans, en famille. (fille et garçon)
Les blessures sont fréquentes, le professeur, médecin ayurveda (soin avec huiles et plantes), soignent ses élèves et leur permet de récupérer en moins de 3 semaines.
Sauts, coups de pieds, de main, avec ou sans armes, c’est assez physique et spectaculaire. Une petite ressemblance avec le kungfu. Vincent essaie un peu et apprend même une technique de self défense en cas d’attaque à la gorge!
Puis théâtre kathakali. 1h30 de maquillage et de préparation. Couleur à base d’huile de noix de coco mélangée à des pigments. Noir couleur du démon, vert pour le gentil, rouge pour le chamane. Très coloré, produits naturels respectant la peau.
Ne parle pas. Expression par les expressions du visage, des yeux, et les mimiques, mais aussi signe des mains. Les muscles du visage sont donc très développés. Tout se fait en mimes.
Un beau spectacle malgré quelques longueurs.
Musée maritime
Située dans les anciens docks. Retrace l’histoire du port de Cochin, parfois un peu de manière décousu avec des retours dans le passé pour les différents types de navires. De jolies fresques mettent en image les grands changements. Beaucoup d’armes militaires à l’extérieur. Peu de maquettes par contre.
Ci-dessus : épaulette de la marine indienne, remarquez l’éléphant sur celle de gauche !
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La cathédrale Saint-Croix de Cochin (ou basilique Santa Cruz) et l’église Saint Francis.
Nous les verrons de l’extérieur seulement car elles sont fermées lors de nos passages.
A l’origine, Saint-Croix de Cochin est une église portugaise, construite en 1505, élevée au rang de cathédrale en 1558 lorsque Cochin est érigé en diocèse, par le pape Paul IV. Détruite en 1785 par les Anglais, elle est reconstruite en style baroque tardif en 1887, et déclarée basilique en 1984 lors de la visite du pape Jean Paul II au Kerala.
L’église Saint Francis est la plus vieille église européenne en Inde, construite en 1503 par les Portugais. Vasco de Gama y fut enterré en 1524 (il y meurt lors de sa 3e visite), et 14 ans plus tard, ses reliques furent ramenés à Lisbonne.
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Palais de Mattancherry
Pour nous y rendre nous prenons un rickshaw, durement marchander, à croire qu’avec la chaleur ils ne veulent pas travailler et préfèrent faire la sieste ! Nous reviendrons à pieds pour visiter les environ et la presqu’île.
C’est un des plus vieux buildings portugais de style oriental, construit en 1555 après JC. Fait pour apaiser Vira Kerala Varma car un temple à été détruit à l’emplacement du palais. Il servit comme endroit à la famille royale jusqu’en 1665, puis passa sous les mains des néerlandais. Le palais consiste en 2 buildings quadrangulaire composés de longs halls très spacieux : hall du couronnement, chambres royales, chambres pour les femmes, hall royal divin, 300m2 en tout.
Les photos sont malheureusement interdites, dommage car nous aurions aimé vous montrer les magnifiques peintures murales des dieux hindous (Vishnou, Shiva) aux milles détails et couleurs. L’intérieur, entièrement en bois, poutres, plafonds avec carré sculptés, sert de musée d’histoire de la ville. Voilà ce que nous en avons retenu.
Armes et habits traditionnels keralais. Palequin tout en ivoire et peint !
Autrefois dans la famille royale, les hommes étaient habillés avec une jupe et portaient en-dessous le string traditionnel en coton ou argent ou or. String porter dès l’enfance, sans rien d’autres, jusqu’à ce qu’il sache se servir de son sexe correctement. Plus tard, ce sera le costume.
Les femmes étaient habillés d’un tissu, comme une jupe sous la poitrine, donc sein nu jusqu’en 1930. Puis ensuite se rajoute un deuxième tissu pour couvrir la poitrine. Plus tard, les femmes portent une blouse puis le sari devient l’habit traditionnel.
Les ruelles vivantes de Fort Cochin, on en profite car ce sont les dernières ! Marchands de légumes, constructions modernes, c’est varié !
de nombreuses chapelles dans les rues de la ville.
Notre hébergement
Nous logeons dans une famille chrétienne composée des parents, de la grand mère paternelle et des deux enfants (1 garçon et 1 fille). Les enfants sont très mignons. La petite fille adore venir parler avec nous, veut nous apprendre a danser avec une autre pensionnaire néerlandaise qui est là pour plusieurs mois en mission humanitaire en tant que psychologue.
Le soir de longues discussions avec les parents sur la vie chrétienne en Inde, les coutumes familiales, anecdotes… de beaux moments partagés, des fous rires avec la maman.
Ils nous aident également pour le colis à renvoyer en France. Ben oui les sacs sont trop lourds et nous devons les décharger un peu avant de partir pour le Japon.
Côté restau
La maman de la famille nous cuisine de succulents petits déjeuner :crêpes a la coco, chutney de mangue, mini blinis à la coco et lentille blanche. A chaque fois une nouvelle recette et toujours autant de plaisir à manger ! Une excellente cuisinière.
Un bon restaurant de « kebab » indien conseille par la famille. Poulet, légumes, feuilleté au mouton. Encore des délices des sens. (à gauche)
Un restau tibétain (au milieu) pour changer un peu avec des bouchées vapeur à la viande, aux légumes et des nouilles. Très bon aussi. On craquera aussi pour une pizza (à droite), oui je sais c’est mal !!! Il faut manger local, je suis la première à le dire, mais après 6 semaines, une petite pause fait tellement de bien à nos estomacs 🙂
L’expédition à l’aéroport.
Il nous faut prendre le bus, seul moyen de locomotion pour s’y rendre (en dehors du taxi). Le métro en cours de construction devrait le deservir par la suite, mais vu l’avancée, pas avant quelques années. La famille nous dit que le bus est à 17h30, le dernier de 19h serait un peu juste. A l’arrêt pas de bus,par contre taxis au rendez vous qui nous disent « no bus no bus ». On ne les écoute pas. On attend. 1h après toujours Pas de bus. Il arrivera à 18h35…. et mettra 2h pour rejoindre l’aéroport. Des bouchons encore des bouchons, liés au travaux du métro notamment ! Un autre chauffeur taré fait la course avec le notre et lui fait des queues de poisson, coups de frein brusque. Un malade.
Des ado marchent par petits groupes de 4-6 au bord de la route et portant des croix en bois semblant assez lourdes. Habillés de orange. Fête de Pâques ?
Voilà c’était notre dernière ville de l’Inde. Pas mal pour finir.