Le canyon del Colca

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Par dv | 19 septembre 2016 | Catégorie Pérou

Pour nous y rendre 6h de bus local. Ce qui signifie : pas de check d’identité, pas de ceinture de sécurité (mais il y a quand même le panneau indiquant qu’elle est obligatoire MDR) mais une soute spéciale pour les étrangers allant au terminus. Nous demandons aux péruviens si nous pouvons changer de place pour avoir une fenêtre qui s’ouvre : pas de souci ! Les locaux sont vraiment sympas dans cette région… et bien plus encore, vous allez voir.

Pour les paysages, on en profitera au retour car nous dormons une bonne partie du voyage jusqu’à Chivay, ville d’entrée du canyon. Nous profitons alors du coucher de soleil sur le canyon, qui paraît immense, même si nous n’en apercevons que les ombres ou les formes lointaines des monts. Ça promet d’être grandiose ! Eh oui avec une vallée de 3400m, ce canyon est considéré comme le 2^e plus profond du monde.

Encore 2h de route qui n’est que partiellement goudronnée, parfois à une seule voie, des passages au bord du précipice, des nids de poule, ça secoue, ça secoue. Le chauffeur gère la route comme un chef, respect !
On sent l’altitude : Chivay 3650, Cabanaconde 3287m, ville du fond du canyon.

Après une bonne nuit de sommeil, un petit déjeuner copieux mais pas trop (conseil avisé avec l’altitude) à base de pain creux péruvien, beurre et confiture, et œuf sur le plat, sans oublier notre précieux maté de coca (thé à la coca) ; d’ailleurs, on se baladera toujours avec notre gourde ; nous prenons un chemin de montagne pour rejoindre le Mirador de Tapay.
    
Chemin de pierres et de terre montant lentement au dessus du village et qui croise plusieurs fois la route que nous avons emprunté la veille.
    
A droite, une petite grotte …

Ça grimpe, il est tôt mais le soleil tape déjà beaucoup, on s’essouffle assez vite. Mais le paysage vaut tous les efforts, et aussi la solitude du lieu.

Rencontre avec des cochons !
Terrasses agricoles, résultat du travail inlassable et du génie bâtisseur des indiens colluhuas (civilisation de 1000 ans antérieure aux Incas), avec un système de canalisation captant l’eau de fonte des neiges et irriguant les cultures et champs de maïs, quinoa, blé…

Puis une fois la route regagnée, il nous reste plus de 3km à faire (sur les 4,5 du départ) et ça fait déjà une bonne heure que nous marchons. Nous sommes loin du compte !  ça pique !!!

Nous espérons que le bus local passe pour nous prendre, mais au lieu de ça un pick up de travaux s’arrête. Ils nous font signe de monter à l’arrière. On est super contents, on se sent comme des aventuriers dans un pays inconnu.

Les cheveux au vent, assis sur un sac de riz vide au milieu des pelles et barils, nous parcourons la route de la veille en sens inverse et de jour. Les paysages sont grandioses.

Nos chauffeurs sont adorables et s’arrêtent au Mirador del Condor. Nous pensons qu’ils vont nous laisser là et continuer leur route. Que nenni ! Ils en profitent pour faire des photos aussi ! Notre chance est au rendez vous, car deux condors nous survolent de très près. Ces volatiles sont énormes.

Les péruviens nous sourient et nous saluent, ils semblent amuser de nous voir transporter de cette façon.
    
Un deuxième stop avec une vue imprenable sur le canyon. On se sent petits et le vide très grand !
       
En route, nous les aiderons à débarquer tout le matériel dans leur maison. Echange de bons procédés !
Nous finirons notre balade debout à l’arrière, encore plus l’impression d’être des aventuriers.

Moment vraiment unique de notre voyage. Après une séance photo, nos amis nous laisserons à Yanque comme nous le souhaitions.

Il faut savoir que tous les villages de la vallée ont été créés par les espagnols colonisateurs. Pour contrôler les indiens, les convertir au catholicisme, les contraindre à payer des impôts et bénéficier de main d’œuvre pour le travail dans les mines. Yanque fut le premier des 14 construits.

Un petit tour dans l’élégante église franciscaine, trônant sur la place du village.
Nous décidons de nous dégourdir les pattes (bon là je crâne un peu), et de monter au site archéologique d’Uyo Uyo, ancienne capitale pré-incas de l’ethnie Colluhuas.
 
Le chemin monte, descend à travers un paysage sublime de cultures, de rivière, de montagnes et de volcan fumant au loin.
      
Un pont, très venté, traverse le canyon. Les mules semblent connaître le chemin par cœur, précédant leur propriétaire.  Arrivés sur le site à 3500m, nous sommes un peu déçus d’y trouver que des ruines, le paysage et les animaux rencontrés nous consolent grandement.
          

Nous sommes fiers de cette première rando à cette altitude, qui ne fut pas de tout repos il faut l’avouer.

Pour nous récompenser de nos efforts physiques ,nous offrons à nos muscles un bain dans les sources d’eaux chaudes péruviennes appelées aguas calientes. Nous y passons une heure bien agréable, dans un paysage somptueux, en testant les bassins à températures différentes.

Sur le chemin du retour au village, les camionneurs qui nous dépassent nous saluent très gentiment.
Voilà, ce fut une journée mémorable de notre aventure péruvienne.
     
Le lendemain, nous allons au point de vue sur le canyon de Cabanaconde : on reste sans voix face à cette immensité.
   

Les maisons sont en pierres ou briques liées par du torchis, ou du ciment pour les plus récentes. Souvent toit en tôle. Beaucoup sont détruites, sûrement les tremblements de terre…

Sur le chemin du retour, le bus klaxonne dans les villages pour prévenir de son arrivée. Il s’arrête également pour prendre les paysannes qui reviennent des champs. Elles ont des habits très colorés, parfois en dentelle, la peau tannée par le soleil, leurs cheveux noirs tressés, coiffés de jolis chapeaux à paillettes ou relevés à l’arrière. Parfois des vêtements en polaire car là haut le matin il fait frais, souvent avec de grandes jupes larges avec un tablier et des poches devant.
  
Dans le bus, elles discutent sur fond de musique péruvienne.
 
Les hommes portent aussi l’habit traditionnel : chapeau, chemise et pantalon avec ceinture.
 
Le portage est le même qu’elle que soit l’âge : dans un grand tissu brodé noué autour du cou.
Nous quittons cet endroit magnifique, autant humainement que géologiquement.

Les péruviens ici sont hors du commun, d’une gentillesse et d’une ouverture qui inspire le respect. Une belle leçon de vie.

la bière locale 🙂

      
Sur le chemin du retour nous ouvrons l’oeil, grande plaine, nous rencontrons troupeaux de lamas, alpagas et vigognes. Quelle est la différence entre les trois ? La vigogne est à poils courts, et de garrot court. Le lamas est plus grand que l’alpaga, poils longs, ils ruminent et crachent mais ne sont pourtant pas classés dans la famille des ruminants. Et l’alpaga descend de la vigogne.