Fjord du Saguenay
Large de 1 à 3,5km et long de 103 km, il constitue le fjord le plus long du monde à une aussi basse latitude, et est aussi un des rares fjords à se déverser dans un estuaire. Bordé de parois escarpées atteignant plus de 400m de haut à Cap Trinité, son nom proviendrait de deux mots d’origine amérindienne, saga et nipi, qui signifient « là où l’eau sort ».
Pour mieux connaître cet endroit grandiose, nous débutons notre visite par le musée du Fjord à Saguenay. Situé dans la baie des « Ha Ha », oui très drôle hein ! Rien à voir avec notre onomatopée ; nom algonquin imprononçable signifiant « lieu où on échange l’écorce », modifié par les français. Cette baie abritée était un lieu de rencontre et d’échanges des populations amérindiennes, bien avant le débarquement en 1838 des colons charlevoisiens. au sein C’est par cette baie que la bauxite des alumineries du Saguenay-Lac-Saint-Jean transite jusqu’aux installations portuaires de Port-Alfred pour être déchargée et portée en train par la suite dans les différentes usines.
La visite commence avec un petit film que la dame mettra en marche rien que pour nous. L’idée : on est dans un vaisseau, mi-avion mi-sous-marin, explorant le fjord et ses profondeurs. Très belle mise en scène, on se prend presque pour des extra-terrestres.
Trois évènements créèrent le fjord du Saguenay. Le premier se produisit il y a plus de 950 millions d’années lors du Précambrien : c’est le soulèvement des Laurentides, dont seule la racine de gneiss et de granite persiste. Le second événement : la création de deux failles parallèles qui se sont effondrées entre 190 et 175 millions d’années, produisant le graben du Saguenay. Finalement, les glaciations du dernier million et demi d’années ont creusé ces failles pour former la vallée en U actuelle. Ces glaciers pouvaient atteindre plus de 3 000 m d’épaisseur. À la fonte des glaciers, la mer envahit le territoire jusqu’à une hauteur de 150 à 250 m. Le relèvement isostatique toujours actif produit par la disparition du glacier, fit remonter les terres à leur niveau actuel (pression de l’eau sur la croûte terrestre)
Continuons avec les aquariums du fjord : de très beaux poissons comme le requin arctique, étoiles de mer et les fameux concombres de mer qu’on a vu en Chine sur les marchés, ici de gros modèles (se déplacent à moins de 8cm/h). De beaux spécimens. Vincent pourra toucher une étoile de mer, un peu rugueux. Elles ont des tentacules pour capter le zooplancton ; quand toutes les tentacules sont pleines alors elles les aspirent une part une (une par minute env) un peu comme si on se léchait les doigts.
Deux couches d’eau distinctes composent le fjord : en surface l’eau saumâtre, douce et tempérée provenant du lac Saint Jean, et en profondeur l’eau marine, salée et froide de l’estuaire du Saint-Laurent compose 93 % de la masse d’eau et oxygène les fosses marines. Au fond du fjord, la salinité atteint 31 ‰, soit pratiquement le degré de salinité des océans. C’est aussi cette superposition de deux couches d’eau qui explique que l’eau de surface n’est pas aussi froide qu’on pourrait le penser. En effet, en été, l’eau en surface peut atteindre 15 à 20 °C. Mais en profondeur, c’est une autre histoire : la température de l’eau tourne autour d’ 1 °C! Ces caractéristiques hydrologiques uniques font du fjord un milieu naturel d’une grande richesse biologique : 60 espèces de poissons et 400 espèces d’invertébrés y vivent. Marée moyenne de 4,4m et maxi à 6,3m.
Exposition sur la colonisation et la filiation des populations canadiennes.
Sous un éclairage scientifique riche des 40 ans d’existence du fichier BALSAC, le fichier informatique permet de consulter le nombre de personnes, installées au Québec, et portant le même nom de famille. Pour Delphine il y a quelques Pinard qui sont installés, pour Vincent ce sera plus marginal. On apprend les mœurs de l’époque, la place de la femme, le mariage et le travail. Poids important du clergé à cette époque sur les naissances et la vie sexuelle des couples… Toute la responsabilité des naissances repose sur la femme (si son mari la trompe ou qu’elle ne donne pas assez d’enfants c’est de sa faute). Certaines familles auront jusqu’à 23 enfants !!! Recourt au moyen de contraception à partir de 1940.
Partie sur les cervidés, les fameux animaux à cornes du Canada : orignal, wapiti, caribous (rennes) et cerfs occupent cette zone depuis des millénaires.
Le caribou est un très bon nageur et nage de 3 à 11km/h. Il se nourrit de lichens riches en sucres mais pauvres en protéine. Ses sabots lui permettent de creuser sous la neige. Le mâle perd ses bois à l’automne et la femelle quand elle met bas, eh oui le caribou est le seul cervidé dont le mâle et la femelle portent des bois..
Le wapiti est l’animal emblème des Rocheuses (de l’ouest donc), ayant disparu de l’Est canadien suite à la chasse excessive L. Les orignaux sont attirés par le sel, aussi bien par goût que par nécessité. Les minéraux sont importants pour leur croissance et leur développement, mais aussi lors de la lactation chez la femelle ou la croissance des bois chez le mâle. Ils recherchent en priorité les salines naturelles et les plantes aquatiques des marais, mais apprécient aussi les blocs de sels mis à disposition dans les parcs 😉
Chaque cervidé fréquente un habitat de prédilection : le cerf de Virginie les forêts de feuillus, le cerf mulet les milieux arides, le wapiti les plaines ouvertes, l’orignal les forêts mixtes et le caribou les forêts boréales.
Les panneaux signalétiques sur la route changent en fonction des régions. Des bêtes empaillées ou des bois morts.
La rando sentier du Cap Trinité
Après une bonne montée tantôt sur les rochers enneigés et glissants, tantôt dans la boue automnale chargée de feuilles, un point de vue magnifique sur le fjord à 412m de haut. C’est aussi l’endroit où le fjord est le plus profond un maximum de 278 m sous le niveau de la mer.
Nous n’irons pas jusqu’à la statue Notre-Dame-Du-Saguenay qui surplombe le fjord depuis 1881, car il est tard et la nuit commence à tomber. 4h d’une belle marche.
Marche sur le sentier des chutes à l’Anse-Saint-Jean.
Nous choisissons la version longue, le sentier de la montagne blanche. De beaux points de vue sur la ville et sur la chute d’eau. Chemin moitié boueux, moitié enneigé et glissant, passage dans la forêt puis sur des petits ponts en bois pour traverser les rivières ou ruisseaux !
Encore une aventure cette marche de 5h et 12 km ! On s’arrêtera au lac mort avant de faire demi tour.
Point de vue à l’Anse tabatière : La vue sur le fjord est bouchée à cause de la brume.
Point de vue au Petit Saguenay.
C’est marée basse, un petit air de Scandinavie cet ilot au milieu vous ne trouvez pas ? Un pêcheur. Vue sur le fjords sur 26km… Mais avec la brume un peu moins lol. C’est très beau.
Y’a un béluga en carton ! Géant la bête.
Balade dans la baie des rochers.
Avant toute chose, un arrêt wc s’impose… dans la forêt. Mdr ! Un trou dans une cabane en bois. Typique !
La route aboutit sur une jolie baie. Un petit pont, un belvédère au loin, une belle balade en perspective : l’anse des sables. Humide mais praticable. Passage sur des rondins de bois, des planches instables, des rochers, on évite les flaques. Des escaliers en bois bien pentus pas bien rassurants comme le pont au début. Une vue sur l’ilet et le renfoncement du St Laurent magnifique ! Couleur verte de l’eau.
Très beau paysage qui nous séduit. La marche ça réchauffe bien, car ça monte pas mal. Enfin, la plage, une maison au bout, isolée. Mais comment ont il fait pour s’installer ici ? Par la mer ? Calme, tranquillité et beau panorama assurés !
Baie Sainte Catherine et l’entrée du fjord
Ici se rencontre le fjord et le Saint Laurent. Les traversiers dansent d’une rive à l’autre, et tout autour la chance d’observer des belugas. Ils sont loin. On les voit rapidement sortir leur bosse de l’eau ou leur queue. Plus facile à la jumelle. Le site est très venté, on se refroidit vite. Un phare au loin sur une plateforme.
Notre logement
Nous avons choisi cet endroit, pas pour son calme lié à son isolement, pas pour son charme et son intérieur bois, mais pour ses chiens !! Eh oui un élevage de huskies. And the dream comes true !!! A la nuit tombée, les chiens sont dans leur enclos, calmes, puis se mettent à hurler, comme des loups, moment important pour la solidarité au sein de la meute. Nos hôtes apprennent le travail manuel pour construire leur propre maison, toute en bois, après avoir déjà réalisé un atelier. « La grangette » est chaleureuse avec son poêle à bois et son salon cosy. Hyper motivés par la balade proposée par Vanessa, nous nous levons à l’aube. C’est la balade des chiens ! Vanessa par devant, son beau-père lâche les chiens un par un, qui partent à toute allure, en toute liberté, rejoindre leur maîtresse. Nous les rejoignons une fois le dernier parti.
Ce sont de vrais peluches, assez proches de nous, parfois ils nous empêchent même de marcher, et certains essayent de sauter sur nous. Vanessa nous dit clairement de les mettre à terre. Un chien comme ça peut vous pousser assez fort et avec l’élan on peut se retrouver par terre. Ils creusent dans la terre pour chercher les minéraux dont ils ont besoin.Quand Topaz et un autre deviennent trop insupportables, elles les attachent en laisse, mais ce n’est pas une punition pour eux, ils sont mêmes contents car se sentent privilégiés MDR !! Vanessa nous donne un chien en laisse à chacun. Ils retournent tous seuls dans leur chenil et vont se positionner devant leur niche.
Puis place à la 2eme meute, c’est celle de son conjoint, Goulwen. Cette fois on se positionne dans le chemin et les chiens arrivent. Ils passent à côté de nous en courant. 18 chiens dans cette meute. on fait le même parcours dans la forêt. cette fois les chiens sont moins proches de nous ils se baladent plus en petit groupes. Après cette 2eme promenade, c’est l’heure du miam miam. Pendant qu’on se baladait, François nettoyait les crottes et préparait à manger. Le manger consiste en de la viande hachée (décongelée) mixée avec de l’eau et aussi de la viande en morceau (qui a l’air plus fraîche). Pour chaque chien c’est Vanessa qui prépare la gamelle car elle sait quelle portion donnée à chacun. Entre 500g et 1kg par chien, ils ne doivent pas être trop gras avant l’hiver. On distribue les gamelles aux bêtes. Vanessa essaye de les faire manger tous en même temps, c’est à dire que les 1ers servis doivent attendre les autres et ne pas céder à la tentation. Ce fut dure à mettre en place mais c’est impressionnant, à part un cas isolé et les vieux, tous les chiens attendent le OK de Vanessa pour manger. En 2-3 minutes c’est terminé, tous les chiens ont fini leurs gamelles. Des supers souvenirs, un endroit unique, de partage, comme on les aime.
Pour diner en ville, y’a le choix entre rien ou rien lol. Basse saison oblige, les restaux sont tous fermés. Nous faisons donc nos courses au supermarché local, comme tout le monde ici et le résultat sera parfait : des toasts de crotons crémeux et des pâtes citronnées au saumon frais.
Bonjour mes aventuriers,
Très beau reportage, de très belles photos.
Nous avons 5 cm de neige et – 13°.
Bonne continuation. Prenez bien soin de vous
Big bisous
Toujours de très belles photos,des paysages magnifiques et des commentaires passionnants sur l’histoire, la géologie et la faune et la flore.
Vous en aurez parcouru des kms à pied et que de grimpettes!
j’ai adoré les huskies , c’est vrai qu’ils ressemblent à des peluches et ils ont l’air super affectueux. Bisous à tous deux. Christine.
Nos rendez vous du dimanche reprennent,après une courte sieste… Nous venons de passer un agréable moment dans ce fjord. Très belles photos sur le St Laurent. Sur la première photo Vincent commence à ces petits hommes venus d’ailleurs et notamment leur barbichette!!!
Nous avons admiré la meute des chiens… Allez vous nous en rapporter un en souvenir…
Bisous