Hakodate, dernière ville sur Hokkaido
28, 29 et 30 MARS 2016
Un long trajet de presque 10h en train arpentant d’immenses plaines, chaines montagneuses enneigées, côtes maritimes, villages de pêcheurs. Quelques carrières, des exploitations de bois, beaucoup de cultures sous serres, durant un moment la mer à gauche, de jolis vallons à droite. Des montagnes au milieu de l’océan, c’est presque irréel, difficile de rendre en photo l’immensité et la beauté de ces paysages On aperçoit les premiers toris (portes rouges). Plus nous approchons de notre destination moins il y a de neige, le printemps semble pointer le bout de son nez.
Hakodate a été transformé en 1855 suite à la signature nippo-américaine en mars 1854, décidant d’ouvrir le pays à l’extérieur. Le shogunat de tokugawa renonce à la fermeture du pays, ayant duré plus de 200 ans. C’est un des premier port ouvert à l’international avec Nagasaki et Yokohama.
Elle est choisit pour ses conditions naturelles idéales et sa proximité avec la capitale Edo. Hakodate se développe autour de son port international et profite des influences culturelles du monde entier.
Balade nocturne dans la zone portuaire
Une presqu’ile avec un mont au bout. La ville ressemble un peu a San Francisco avec ses collines.
Les maisons de style américain avec des jardins japonais, des ryokans anciennes et nouvelles, des parcs.
La ville est extrêmement calme. C’est chouette 😉
Une maison alsacienne : restau servant des saucisses
Les japonais savent mettre en valeur leur patrimoine et font tout pour le conserver dans le meilleur état possible. Tout un quartier historique (d’avant 1954) a été sauvegardé en l’état. Les motifs des plaques d’égouts rappellent les emblèmes de la ville.
De belles statues aussi.
L’art du papier et des pliages japonais, l’origami ! En rentrant ce sera une de mes nouvelles activités manuelles 🙂
Le tram. Panneau en cas de tsunami !!! Vincent faisant la pub pour le Coca à l’orange !
Des taxis Momo 😉
Petit tour dans la galerie commerciale du port : Costume de samouraïs, Dragon ball Z, et même Papa Noël.
On retombe en enfance !!!
Toilettes chauffant Hello Kitty !!!
Lieux religieux et historiques :
A un carrefour, quatre religions cohabitent paisiblement : l’église catholique romane Motomachi, le temple betsouin Higashi Hongan-ji, l’église orthodoxe d’Hakodate et l’église épiscopale d’Hakodate. Chaque lieu sacré a son jardin et son espace alentour. C’est calme. Nous rentrons dans l’église, pour faire une prière. Elle date initialement de 1859, plusieurs fois détruite, première église en bois, l’actuelle date de 1924, bénite par le pape Bénédict XV. On retrouve dans l’église orthodoxe le portique avec Dieu au centre.
L’ancien public hall d’Hakodate, batiment de style anglais, trace du passé, datant de 1910. Il fut reconstruit suite à un feu qui détruisit plus de la moitié de la ville en 1907 (plus de 12 000 maisons).
Nos premiers temples japonais :
La plupart des temples d’Hakodate ont souffert des nombreux incendies touchant la ville. Ils furent déplacés lors de l’ouverture du port à l’international et servirent souvent de consulat étranger, ou parfois d’infirmerie pendant les guerres.
Temple Higashi Hongan ji, originellement un petit hall Amida dans un village de pêcheurs à 30km d’Hakodate, connu comme le premier temple du Japon a avoir été renforcé contre les incendies.
Le temple Shomyo ji, avec une belle porte d’entrée, une cloche et un cimetière, le bâtiment principal n’est pas exceptionnel, les bouddhas portent des étoles rouges. Sa construction remonte en 1644, mais plusieurs feux l’ont partiellement détruit et il fut déplacé 2 fois. Il servit également de consulat pour la France et l’Angleterre en 1955.
Le temple Jitsugyo ji, ressemble au précédent, en moins bien lol.
Le temple Koryu ji, magnifique, des dragons avec trompe d’éléphant sculptés, un portique somptueux, un joli jardin avec arbres taillés. Un cadre amenant à la méditation. Le premier temple bouddhiste d’Hakodate, construit en 1633. Ahhh ça promet !!! Notre seul regret, on ne peut visiter l’intérieur.
Monument aux baleines
La pêche à la baleine, tradition japonaise très ancienne, aurait été amenée par les Prussiens. Les matelots transmirent les techniques au peuple japonais de cette époque. Erigé en 1957 par Tasuke Amano, un maitre harponnier d’une compagnie de pêche à la baleine en profondeur, pour laquelle il travailla 36 ans.
Marché aux poissons
Hakodate possède un grand marché aux poissons. Ouvert de 6h à 14h. Atypique avec ses dégustations sur place d’énormes pinces de crabe, coquilles saint jacques, sushi, sashimi, poissons variés et pieuvre.
On peut même pêcher sa propre sèche pour une préparation en live.
Quand nous faisons nos courses au supermarché, certaines habitudes sont bien différentes des notres : à l’entrée, lingettes à disposition pour essuyer les anses des paniers et caddies et à la sortie espace pour ranger ses courses tranquillement avec sachets et scotch !
L’hôtel mettant à disposition des vélos gratuitement, nous en profitons ! Vincent est très heureux, on s’éclate sur nos bicyclettes, c’est très agréable de rouler sur les trottoirs, il y a peu de monde et c’est très sécure. Cela nous permet de nous déplacer rapidement, tout en voyant la ville.
1er arrêt : le musée des conserveries d’Hakodate
A l’entrée des animaux empaillés de taille : ours polaire, un phoque de 750 Kg…
Les différentes techniques de pêches : au filet profond ou plutôt en surface, avec différents poids, tout ça a l’air bien efficace au vue des étales du marché !
Grace au gentil garde du musée nous essayons le simulateur de bateau de pêche. Une belle expérience, déconseillé à ceux ou celles qui ont le mal de mer car ça tangue, ça tangue !
Les anciennes boites de conserves, au design soigné.
De belles mises en scènes, des panneaux explicatifs bien présentés, de beaux animaux et pour finir les zones de pêches allant de l’océan pacifique à la mer d’Okhotsk !
Un beau patrimoine mis en valeur.
2e arrêt : la tour Goryokaku
Une vue à 360° sur la ville, la mer, le port, le volcan et les montagnes. Nous avons la chance d’y être en fin de journée pour le coucher du soleil quand la ville s’illumine.
On se rend mieux compte de la superficie et de la configuration d’Hakodate, notamment la presqu’ile avec le mont Hakodate. Quand le soleil se couche, la vie maritime semble s’arrêter, les bateaux ayant jeter l’encre, tandis que la ville s’agite.
La construction et le rôle du fort dans l’histoire y sont expliqués sous forme de petite maquettes et mises en scènes. Ludique ! Fondé en 1857, sa forme en étoile trouve son origine dans les villes forteresses européennes construites vers le 16e siècle. Temps durant lequel l’Europe traversait une période de troubles. Pour faire face au développement des fusils et des canons il fallu inventer une structure de défense minimisant le nombre d’angles mort et la forme d’une étoile répondait le mieux à cette attente. Avec l’expansion coloniale et territoriale des pays européens, des châteaux en forme d’étoile furent construit dans le monde entier. Goryokaku est une construction symbolisant la nouvelle époque réalisée à la fin de la période Edo, par des gens découvrant pour la 1ère fois les techniques occidentales, c’est un symbole du slogan de l’époque « esprit japonais et techniques occidentales ». Il sera terminé 7 ans plus tard par des artisans venant de tout le pays. Il est le lieu d’un siège de déserteurs opposés à l’ouverture du pays.
Ahhh les fameux tampons. Oui je ne vous en ai pas encore parlé, mais au Japon, dans chaque lieu (musée, gare, temple..) il y a des tampons à disposition pour se faire un souvenir de notre passage. C’est génial, surtout pour ceux qui adore le scrapbooking. Je suis aux anges, Vincent un peu moins quand il voit les papiers s’accumuler mdr !!!
Nous pédalons de nouveau pour faire le tour du fort à la nuit tombée. De jolis jeux de lumière, que ce soit sur les pierres, les sakuras ou les arbres tout simplement. Les japonais savent mettre leur patrimoine en avant, c’est certain !
Excursion a Nanae
Il pleut des cordes, mais l’office du tourisme met gratuitement des parapluies à disposition. Ça c’est du service. L’hôtesse nous en propose deux, nous pensons qu’un seul nous suffira, grosse erreur ! On finira tremper jusqu’à l’os et la petite culotte !!!
C’est une réserve naturelle avec le grand lac d’Onuma, des ilots vallonnés, des forêts aux mousses vertes. Un beau dégradé de verts. Toutes les saisons en un seul lieu : couleurs de l’automne, neige de l’hiver, premiers crocus de printemps, manque juste le soleil pour faire l’été :-).
La pluie écourte notre balade. De jolis paysages cependant.
Coté gastronomie
Nos premières brochettes teriyaki : porc/fromage, bœuf en saucisse, et porc/poireau. Pas très grandes, mais avec du goût.
On cherche un peu longuement un restaurant car la plupart des menus sont écrits seulement en japonais, et on ne voit souvent pas à l’intérieur du restau. Finalement, nous choisissons un endroit avec une mini salle (2 tables et un bar) où les japonais de tout âge (mais en majorité des anciens) mangent de grands bols de nouilles. Ça à l’air délicieux ! Le patron a au moins 70 ans, il cuisine avec sa femme et parle un peu anglais. Un super accueil, il nous traduit le menu en anglais et nous suivons ses bons conseils. Comme promis copieux et délicieux. Ils discutent avec nous et sont heureux de nous accueillir car ils sont allés en France 43 ans plus tôt. A la fin du repas, la femme nous offre même des bonbons ! Adorable. Nous y rencontrons deux chinoises, qui sont entrées car elles nous ont vu dedans et en ont déduit qu’ici on parlait anglais. Elles sont contrôleuses aériennes. Une sympathique discussion et rendez vous à Pékin !
Pour le soir suivant, nous avons repéré la fabrique de bière d’Hakodate !
On prend à emporter des plateaux chauds et un pack de dégustation de bières. Ale, alt, kolch, weizen, de la variété ! Vincent est ravi.
Nous dégusterons aussi de bonnes crêpes fraises ou bananes, mousse au chocolat, crunch, sauce chocolat ! C’est bon mais ça cale, Vincent finira la mienne, il en a plein la moustache lol Mon cher mari a retrouvé l’appétit, ça fait plaisir à voir ! ET dégustation d’une glace à la fleur de sakura, plein la moustache hihihi !
Ici il y a beaucoup de restaurant au nom francisé, mais ce n’est pas pour autant qu’il parle français ni même anglais. Par contre ils s’inspirent beaucoup de la gastronomie française que ce soit pour les desserts ou les fromages entre autre. Nous goutons d’ailleurs, par curiosité, un cheesecake au camembert. Très déçus car aucun goût de fromage ! Un petit tour à la fromagerie des Gets leur serait bénéfique 😉
Sur le marché au poissons nous dégusterons une coquille saint jacques à la sauce soja, pas mal même au petit déjeuner ! mais aussi du poulpe séché et finement râpé, nature, au fromage ou au sésame. C’est original et bon. (ci dessous la fabrication : d’abord aplati et grillé puis râpé)
Par contre on hallucine un peu sur le prix des fruits et légumes. Restez bien assis : 45 euros le melon ! oui oui on a recompté 2 fois, fait plusieurs étales, mais c’est bien ça ! Un met de luxe ici !
Bonjour mes chéris,
Merci pour toutes ces belles photos très variées et commentaires interessants. Très beau temps ici, 25° et un
léger vent. Bon courage pour vos 30 h de train. Ns étions très heureux de vous voir par Skype. Prenez bien
soin de vous.
Big bisous de nous trois