Hiroshima : une ville riche en émotions !
Avec quelques mois de retard : on y était le 21 avril…
Cette belle ville aux allures modernes est malheureusement célèbre pour avoir été la première cible d’une bombe atomique, le 6 aout 1945 à 8h15. Tuant 140 000 personnes en quelques jours et des milliers d’autres de maladies secondaires comme la leucémie, le cancer… C’est une ville riche en histoire, complètement rasée et reconstruite avec beaucoup de charmes. Nous y avons passé de super moments et en gardons de merveilleux souvenirs, bien loin de la bombe atomique. J’espère que nous arriverons à travers cet article à faire de même.
Musée d’Hiroshima pour la paix
C’est un des premiers lieux que nous visitons, pour mieux comprendre ce que les habitants ont vécu. Certes cela rappelle les horreurs de la guerre, mais un sentiment de paix et de grand respect règne dans ce lieu et sur toute l’île consacrée au mémorial. Comme si les gens d’eux mêmes percevaient ce que la nouvelle génération d’Hiroshima souhaite le plus : un monde en paix et que toutes les armes nucléaires sur Terre soit détruites. Ils se mobilisent dans la rue pour faire signer cette pétition qui a un vrai sens pour eux. Des messages de paix sont présents partout dans le mémorial. Comme quoi, les belles valeurs arrivent à réunir les peuples du monde entier. Un beau message d’espoir.
Ce musée, assez bien conçu, est en partie en rénovation, nous n’aurons donc accès qu’à la moitié de l’exposition mais c’est déjà bien assez (on y passe facilement 2h). Les premières images sont des photos de la ville en explosion, prises par des civils ou des militaires. Les photos rendent parfois mal la réalité mais là c’est assez poignant. Ce nuage de feu et de poussière, ayant dévasté la ville. C’est terrifiant.
Puis des objets témoins de la cruauté humaine de cette bombe : des montres, paires de lunettes, panier repas, des habits portés par les victimes, dont les corps n’ont pour la plupart jamais pu être rendues aux familles. Des parents qui ont passés 24, 36 ou 72h à essayer de sauver leur enfant adolescent en vain. Ou d’autres à les chercher dans les débris calcinés. Car quand la bombe toucha Hiroshima, les étudiants (collégiens et lycéens) de la ville étaient mobilisés pour aider à démolir des immeubles et aménager des lignes pare-feu. Toute une génération détruite.
Ensuite une maquette montrant l’état de la ville après. Peu de bâtiments ont survécu, du moins en partie. Car fenêtres, murs, toits, portes, volets ont explosées, volés en éclats ou brulés sous l’effet de la chaleur. Oui la température au cœur de la bombe atteint 1 000 000 °C au moment de l’explosion. Difficile à imaginer ! Elle s’est transformé en 1 seconde en une boule de feu de 280m de diamètre. Inimaginable !
Tout a été détruit par le souffle de l’explosion dans un rayon de 2 km autour de l’épicentre, toutes les fenêtres ont explosé dans un rayon de 27 km. Seules les cheminées sont restées debout au milieu des cendres, l’explication possible étant que leur forme cylindrique les a protégés de la force du souffle. 90% des buildings de la ville ont été détruits par le feu.
L’explosion a créé un nuage en forme de champignon, emportant poussière, saletés et autres débris à haute altitude dans les nuages. Après l’explosion, la suie générée par l’incendie est emportée par la chaleur dans le ciel. Cette suie et poussière deviennent radioactives, mélangées avec la vapeur d’eau et retombe sur Terre en « une pluie noire ». Cette pluie est tombée sur un périmètre de 29 sur 15km !
Un système pour tester un détecteur de radioactivité. Il fonctionne dès 55 cm mais il s’emballe vraiment à 12 cm de l’objet radioactif.
La bombe contenait 50kg d’uranium, seul 1kg est entré en fission !
Château d’Hiroshima ou château de la carpe
On visite d’abord les remparts, les jardins et les douves. Puis on se rend dans la tour du château proprement dite, datant de 1590 et reconstruite dans les années 1950, après la bombe. Belle de l’extérieur, intérieur tout en béton (à part dans les remparts qui ont été reconstruits comme avant).
Explications sur l’histoire des chateaux japonais, et du château d’hiroshima, sur les samourai, marchands, intérieurs de maison, sabre et épée, fusil, armure.
On peut jouer du tambour, essayer une épée et des costumes de samourai et kimono !
Les châteaux japonais ont évolué de simples tours de guêt en structures extrêmement complexes. Pendant les 14e – 16e siècles, assez mouvementés, plusieurs yamajiro (châteaux de montagne) ont été construits pour des raison militaires. Plus tard, la société étant stabilisée et plus en paix, les hirayamajiro (château bas ou de plaine) and hirajiro (château sur terrain plat) sont plus favorables pour les raisons administratives et économiques. Pendant la période Edo les châteaux fonctionnent comme des résidences pour les daimyo et le siège du gouvernement local. Les samuraïs construisent des manoirs appelés yakata. Puis évolution vers de vrais châteaux. Les manoirs des samouraïs étaient des structures simples. Des fossés sont creusés sur les 4 côtés et la terre est empilée en monticule pour faire les murs intérieurs. Le château d’Hiroshima est un des premiers chateaux bas, protégé par un ensemble de 3 fossés, la rivière Ôta étant un fossé naturel. Du sommet, un panorama sur la ville et ses environs.
Musée préfectoral d’art d’Hiroshima
De belles peintures, différentes de celles de Tokyo.
La ville est ses canaux
Une balade agréable le long des canaux, dont les rives ont été aménagées de bancs et même de toilettes. De la verdure, des fleurs, tout est bien entretenu et lieu de quiétude. Les transports sont très faciles, les conducteurs très attentionnés. Il y en a même un, s’inquiétant de nous voir rester dans le tramway à un embranchement, qui sort de sa cabine et vient nous parler pour s’assurer que nous sommes sur le bon chemin 😉
Deux manifestations à Hiroshima
En rentrant du château, nous passons près de la salle Hiroshima Green Arena, où se donne un concert des E GIRLS. Groupe de chanteuses, datant de 2011, si vous avez l’occasion, écoutez leur musique sur le net, certaines chansons sont très sympas. A la sortie, des ados aux couleurs de leurs idoles, aussi bien filles que garçons.
Puis nous partons à la fête de la bière. On en profite pour gouter des bières japonaises, dont une Minoh beer qui nous tente bien car la mascote est un singe et une à la fleur de sakura : vraiment pas terrible pour le coup !
Gastronomie
Le premier soir nous préférons rester dans notre quartier. Nous trouvons un petit restau de quartier composé de 3 tables et d’un comptoir. Nous prenons une table, mais très vite un groupe d’hommes en cotumes cravattes débarquent et la patronne nous demande gentiment de changer de table. L’autre est avec banquette et plus confortable 😉 Ils sont une dizaine, certains discutent avec nous, c’est Happy Friday ! La bière et le saké coule généreusement, ils sont un peu pompette, on rigole bien ! Bon moment de convivialité ! Ils savent profiter de la vie ces japonais.
Le chabu chabu ou fondue japonaise. Impossible de repartir du Japon sans y avoir gouté ! La gheisha nous installe dans un petit salon, puis nous explique comment faire cuire les ingrédients. Délicieux. Bœuf, nouilles, champignons japonais, gateau de riz, …
Un diner fait maison : notre logement Air B&B est équipé d’une petite kitchenette et j’en profite pour avoir le plaisir de faire à diner à mon mari car ça fait un moment que je ne me suis plus mise au fourneau. Au menu : cote de porc mariné et nouilles cuisinés aux légumes. Bon ce fut un peu rocambolesque car la poele avait du plastique fondu sur le fond et la casserole accrochait beaucoup, mais le résultat est là : Vincent se régale et c’est le principal 😉
Salle d’arcades et jeux de pinces
Ici nous retrouvons des salles de jeux vidéos, où on passe deux super soirées. Nous jouons à Jurassic Park, et nous arrivons à passer tous les niveaux et à le finir (et c’est même Delphine qui passe le dernier boss toute seule, Vincent ayant utilisé toutes ses vies). Puis nous allons au Taito Game dans la rue marchande jouer à un jeu inconnu : mélange de jeux à pince et de casino, pour gagner des tablettes de chocolat et des bonbons ! l’idée est de récupérer les bonbons qui tournent sur le plateau inférieur, avec une pince, puis de les mettre sur le plateau supérieur qui avance pour pousser et faire tomber les gourmandises dans le trou. Bref, jackpot après quelques parties on découvre qu’il faut mettre des sous pour laisser la trappe ouverte J : Bilan positif de 6 tablettes choco, 3 choco fraises, des chewing gums et des objets non identifiés.
Un évènement hors du commun
Il est 1h25 du matin quand d’un seul coup les murs se mettent à trembler et le plafonnier à tanguer. Vincent qui était dans une autre pièce rapplique immédiatement. La secousse dure une vingtaine de secondes. On ne sait pas trop quoi faire car ici par de table (seulement une toute petite table basse et le lit est un matelas au sol. A la fin de la secousse, on court directement dans l’escalier mais personne, j’entends seulement une porte se fermer au RDC où je vais voir. Les monsieurs me regardent d’un air amusé, eux ne sont pas du tout flippés mais totalement habitués, ils nous disent de remonter dans le logement et de ne pas nous inquiéter.
Nous avons vécu notre premier tremblement de terre. Un gros coup de flip. Intensité 3 à Hiroshima, 7 à l’épicentre situé à 400km de là ! Et dire que quelques heures plus tôt on rigolait en lisant les mails des mamans qui avait vu aux infos qu’il y avait eu un énorme tremblement de terre au Japon sur l’île du Sud. Et bien après cela on faisait moins les malins et on s’est renseigné sur internet sur les dispositions à prendre en cas de récidive.
Nous avons partagé cette expérience avec des françaises le lendemain qui ont eu exactement les mêmes réflexes que nous : descendre voir les voisins et checker les consignes sur internet.
Une expérience qu’on espère ne pas revivre de si tôt 😉
Une chose est sure, les batiments japonais sont solidement équipés pour ce type de catastrophe climatique.
Une magnifique ville pleine de symboles et attachante.
un tremblement de terre en direct, il y a de quoi flipper …
Gros bisous. Christine.