Salem, c’est pas sorcier !!

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Par dv | 30 novembre 2016 | Catégorie USA

Depuis Boston, nous prenons la route vers Marblehead, commune dont les maisons font parties des plus chères aux Etats-Unis.  Quand on passe le pont, ça sent très fort l’iode. De très belles bâtisses coloniales, avec vue sur la mer, et même accès direct à la plage ou au ponton. Les yachts clubs les plus chics de la région, à l’accès réservé aux membres s’il vous plait.
    
La structure métallique un peu rouillée du phare est originale. Joli point de vue sur la mer.
        
Nous continuons notre route vers Salem, ville célèbre pour sa chasse aux sorcières. Beaucoup de circulation, parkings plein, on en fait au moins 3 sans trouver de place. Dans le centre impossible de se garer, nous allons donc vers un parking plus éloigné. Et là un boulet s’arrête au milieu de la route puis recule sans regarder ! À peine le temps de passer la marche arrière et de klaxonner qu’il nous recule dessus jusqu’à nous défoncer le grill de la voiture. Il nous dit que c’est un accident et que ça peut arriver ! Il n’a regardé que dans son rétro de gauche, pas le central, ni le droit, alors qu’il était au milieu de la route ! Ahhh, on a la poisse avec les voitures aux USA ! La police vient faire un « report », pour les assurances et puis les deux s’en vont sans un au revoir !

On va au salem witch museum. Des scénettes fixes qui s’allument avec un commentaire pré enregistré, racontant l’histoire tragique de cette ville… Fondée en 1626 par une communauté puritaine, Salem est une ville tranquille jusqu’en 1689… C’est alors que le pasteur (Samuel Paris) s’installe avec sa famille et leur servante Tituba, originaire des Barbades. Les jeunes filles de la famille commencent à avoir des comportements étranges (convulsions, malaises, absences…) et des postures « étranges ». Plusieurs médecins viennent pour trouver l’origine de leurs symptômes, sans succès. Un médecin finit par suggérer qu’elles ont été ensorcelées ! Les jeunes filles sont interrogées et inconscientes de la portée de leurs paroles accusent alors leur servante noire. S’ensuit un vent de panique et des suspicions sans fin amenant à une 60aine d’arrestations. En septembre 1692, 20 hommes et femmes jugés par le tribunal local sont condamnés à mort et pendus sur la place publique. Devant l’ampleur des évènements, la Cour suprême s’enquiert du dossier en janvier 1693 et acquitte tous les accusés (plus de 150 personnes), mettant ainsi fin à 7 mois d’hystérie collective.
Sans oublier à la fin le  petit clin d’œil à « Ma sorcière Bienaimé », la série de M6. Elisabeth Montgomery a même sa statue dans la ville !
  
Mais de quoi ont été réellement victimes les jeunes puritaines ? Nombres d’historiens s’interrogèrent et la réponse fut donnée par un psychologue, plus de 300 ans plus tard ! Il fit le lien entre les symptômes des jeunes filles et ceux des malades ayant ingéré des spores d’un parasite infectant les grains de seigles : l’ergot. L’ergotisme, encore appelé « mal des ardents » ou « feu de Saint-Antoine », est lié au champignon qui se développe dans les grains de seigle, uniquement quand il fait chaud et humide. L’absorption de ce champignon, s’attaquant au système nerveux central, entraine des spasmes musculaires et des hallucinations. Mystère résolu !!!
Tour de ville aux couleurs d’Halloween, eh oui c’est bientôt ! Citrouilles, sorcières, squelettes, chats noirs, la totale. La sorcellerie est pleinement exploitée pour faire venir les touristes. Ça nous laisse un peu circonspect à vrai dire !
 
La maison aux sept pignons, construite par le capitaine Turner pour en mettre plein la vue à ses voisins. On retrouve d’ailleurs ce style dans plusieurs maisons de la ville, dont celle des sorcières.
         
Le cimetière hantée… n’y aller pas la nuit… vous pourriez y croiser des esprits hihihi
         
Cette bourgade connut aux 18 et 19^e siècle, un certain essor maritime, durant la période post révolutionnaire, à l’apogée des échanges commerciaux avec l’Afrique, les Antilles, la Russie, l’Inde, Sumatra et la Chine ! Les navires partaient chargés de poissons séchés, coton, beurre, bœuf, tabac et rhum des colonies, qui étaient échangés contre des denrées de luxe (soie, thé, café, sucre, épices…).

Les demeures des riches marchands précieusement conservées, présentent l’architecture Colonial Revival (1ère forme d’architecture typiquement états-uniennes) ou Géorgienne.

Une pizza XL pour Vincent ! Et une petite mousse pour faire glisser le tout 😉
     
Cette ville ne nous a pas laissé un souvenir impérissable, surexploitation touristique de la sorcellerie ! Par contre on a adoré les décorations d’Halloween des maisons, une mine d’or pour les idées créatives !