Parc de la Mauricie
Deux bons repas pour se préparer à une longue randonnée.
Au menu du diner : fondue de parmesan (cubes panés avec du fromage), des pelures de patates c’est à dire des patates éventrées avec oignons, ail, lardons, cheddar et un fromage gratiné au dessus, un steak pétillant (cuit à la pôele et plaque chauffante, donc ça crépite!) avec un accompagnement patate, sauce poivre et légumes, Delphine recevra un bavoir pour manger, si si ! et du poisson sole gratiné avec des crevettes, riz et patates à la grecque (coupé en quart, un peu gratiné). Dessert : tarte citron et mi cuit au chocolat.
Pour le petit déjeuner à 8h : compote maison avec céréales, crêpes canadiennes avec fruits de saison très joliment présenté et sirop d’érable, confiture de bleuets et confiture de pomme maison. Un délice. En plus notre hôte prend le petit déjeuner avec nous, très sympa.
On discute système de santé au Canada : ici pas assez de médecin, donc au début quand ils sont arrivés, devaient aller aux urgences pour tout et attendre par exemple 14h pour une otite, maintenant ils ont un médecin de famille, mais ne le voit que pour les choses graves du style cancer, problème cardiaque ou autres et le reste des maladies « courantes, bénignes, suivi de traitement comme asthme » sont gérés par une infirmière avec un diplôme supérieur. Au Canada, ils paient les impôts directement sur salaire donc ont vraiment ce qu’ils gagnent directement. Mais il y a quand même des réajustements d’une année sur l’autre en cas de changement de salaire. On parle aussi de la conduite, on peut rouler à 110 sur l’autoroute sans amende il a déjà testé lol ou 100 au lieu de 90 sur la route, mais en villes c’est plus strict. Le plus important : respect du bus scolaire.
Le parc de la mauricie, ouvert sur seulement quelques kilomètres au lieu de la quinzaine habituelle, mais pour les droits d’entrée, là y’a pas de hors saison !!! L’idée de payer pour avoir le droit d’aller marcher ne nous plait guère ! Au départ de la randonnée, on choisit de faire la plus longue celle de 13,4km, la n° 15, 5h30 annoncé par le guide, on se fixe 4h30 de marche. Départ à 10h20. Au début ça monte pas mal, avec des phases de plats pour récupérer, c’est assez boueux et humide, mais les feuilles tombées couvrent la boue. On voit un chipmunk qui vient tout près de nos pieds, pas très peureux.
Point de vue sur le lac Solitaire très en hauteur magnifique. Nous n’avons jamais été aussi en hauteur d’un lac jusqu’à présent.
Ça monte ça monte.
On marche pas mal, mais en fait les km abattus passent doucement selon leur compteur ! 2,3 km en 45 mn ! C’est énorme. On se rendra compte qu’en fait les kilomètres sont à vol d’oiseau et pas en réel.
On arrive à un endroit où le passage en bois aménagé a été emporté par les eaux, hyper difficile de passer avec le courant ; les branches sur lesquelles on marche sont assez instables. Peu après j’aperçois dans la « prairie » en contrebas, un castor qui nage. On le regarde de loin et on décide de descendre au bord de l’eau. On se fait le plus discret possible, il ne semble pas nous entendre ou du moins nous ignore.
Il vient nager dans notre direction, comme s’il voulait nous observer à son tour et voire nos intentions. Il passe à moins de 5m, moment unique ! Voir cet animal sauvage, habituellement très peureux s’approcher de nous comme ça, on est hyper chanceux. On l’écoute ensuite manger, pas bien discret le monsieur lol.
Malgré une marche dynamique et rapide, les km ne descendent pas bien vite. De nouveau, point de vue sur un lac très beau.
Suit le lac aux chevaux. Prairies, troncs qui flottent, de jolies couleurs de gris et de jaunes.
La fin est un peu pénible, ça nous semble sans fin !! 3,7 km que nous parcourons en 1h05. Passage le long de rapides, assez bruyants et avec fort courant.
Dans une forêt de pins avec mousse très belle, style lutin ou elfes. Ouf nous sommes enfin arrivés.
Après cette belle rando, on roule vers Saint Félicien. Sur la route paysage de lacs immenses avec coucher de soleil, même si c’est assez brumeux. Il se met à neiger, la niege recouvre le bord de la route, puis les pelouses des jardins et les arbres, une bonne 10n de cm. Pas très rassurant tout ça avec nos pneus quatre saisons, pas adaptés ! Moi qui adore la neige, pour une fois je ne suis pas ravie.
On arrive à notre ville de destination Saint Prime, pas mal de voitures de police faisant des rondes. Enfin chez notre hôte vers 20h30. Super accueil, on restera « jaser » avec elle jusqu’à tard. En fait nous sommes dans une réserve amérindienne (celle de Mashteuiatsh, une des plus grande du Québec, 2000 résidents). Institutrice, elle nous explique le système scolaire, la gestion des réserves au niveau fédéral et non pas provincial donc pas en lien avec Québec. Comme elle parle québécois, on ne s’en serait jamais douté. Différentes tribus, différents langage, mais parfois point commun et parviennent à communiquer. Les tribus ont des lois différentes, dans les écoles certaines sont en langue maternelle, d’autres en français… Ce qui fait que l’enfant apprenant dans sa langue natale n’apprendra le français que tard et ce sera handicapant pour faire des hautes études. Dans les réserves, il n’y a que des écoles primaires et secondaires. Pour le collège, le lycée et la suite les étudiants doivent aller dans les écoles québécoises. Il n’existe qu’un seul collège amérindien dans tout le Québec. A un moment, le gouvernement a subventionné des collèges pour les amérindiens, car il y avait des leaders, pour qu’ils puissent confronter leurs idées et faire avancer les choses, mais quand ont vu qu’ils devenaient sénateurs ou à des postes à hautes responsabilité, ils ont arrêté le financement. Ben voyons !
Elle nous montre de l’artisanat amérindien (bijoux, chaussons… ), le plan des réserves au Québec qui sont regroupés par tribus, les activités pour pérenniser les traditions. Ici les familles vont à la chasse à l’orignal, aux oiseaux… Permis d’arme à partir de 12 ans. Sa fille a appris les traditions par sa grand-mère, elle adore ça, elle a fini major de toute les écoles de la région, une grande fierté pour notre hôte, et elle a eu une mention spéciale de la part du « gouvernement » de la réserve. Trop adorable. Puis on entend à la TV qu’il manque de traducteur amérindien dans les tribunaux et que souvent des procès sont annulés pour cette raison. En fait, les amérindiens sont considérés comme des mineurs par l’état canadien, comme s’ils étaient incapables de s’assumer (ahhhh les préjugés passés), et ce depuis le début des réserves. Du coup, ils ne paient pas de taxes (carte spéciale), pas d’impôts, école payée par l’état, tout comme la garderie…. Notre hôte aimerait payer des impôts et ne pas être considérée comme mineur par l’état. Chaque amérindien a un numéro attribué ; s’il se marie à un « blanc » ou devient militaire, il perd son numéro et ses droits car quelqu’un d’autre subvient à ses besoins ou par émancipation. Donc ils ne sont plus considérés comme amérindiens par le gouvernement, qui ne prend pas en compte la culture… Par contre, si un amérindien (homme) épouse une femme blanche alors celle-ci a un numéro car le gouvernement considère qu’il ne peut pas subvenir à ses besoins puisque mineur. Même s’li a un travail et est autonome. Durant un temps, pour certaines générations les filles des femmes indiennes mariées à un blanc n’étaient pas considérés comme indiennes. Par contre, les enfants d’un homme amérindien marié à une blanche étaient amérindiens. Contestation de ces générations et de nouveau un numéro pour tous. Sans ce numéro, ils ne peuvaient devenir propriétaire d’une maison dans la réserve ou bien ne pouvaient pas transmettre à leurs enfants leurs biens puisque ceux ci n’étaient pas amérindiens. Pas très logique n’est-ce pas ? Un « blanc » ne peut pas acheter une maison dans une réserve. Quand notre était avec son compagnon « blanc », elle a dû acheter seule et, étant considérée comme mineur, le gouvernement s’est porté caution… Elle trouve ça totalement ridicule.
Une discussion très enrichissante donc, une super soirée.
Très sympa cette rando nature, merci pour cet article.
Superbes les photos du castor,etc… Intéressant l’article sur les amérindiens….
Bisous